Quelques jours après que le Foreign office britannique a annoncé une nouvelle vague de sanctions à l'encontre de ladite flotte fantôme, visant des navires russes, le département américain du Trésor prend à son tour de nouvelles mesures envers ces navires employés pour transporter du brut prohibé, d'origine principalement russe, iranien ou vénézuelien.
En ajoutant 35 pétroliers à sa liste, Washington resserre l'étau sur l'Iran et ses revenus tirés de la vente de son pétrole dont il cherche à entraver la capacité à exporter. Une manne financière qui, selon Washington, « fournit au régime iranien les ressources nécessaires pour financer son programme nucléaire, développer des drones et des missiles avancés, et apporter un soutien financier et matériel permanent aux activités terroristes de ses mandataires régionaux », justifie le Trésor dans un communiqué avec des termes qui ont déjà largement servi pour d'autres indexations. Et en visant le Hezbollah libanais et le mouvement houthi.
Washington avait imposé le 11 octobre une série de sanctions visant l'industrie pétrochimique iranienne en réponse à l'attaque du 1er octobre contre Israël. Une des actions visait une vingtaine de navires ainsi que des entreprises installées à l'étranger.
Gel des avoirs
« Les États-Unis restent déterminés à perturber la flotte clandestine de navires et d'opérateurs qui facilitent ces activités illicites, en utilisant toute la gamme de [leurs] outils et de [leurs] pouvoirs », mentionne Bradley Smith, sous-secrétaire d'État par intérim chargé du terrorisme et du renseignement financier.
Les sanctions entraînent le gel des avoirs détenus directement ou indirectement par les entreprises visées aux États-Unis ainsi que l'interdiction pour les entités commerciales ou citoyens américains, de commercer avec les cibles des sanctions, au risque d'être sanctionnés à leur tour. Ce faisant, elles compliquent les échanges commerciaux des entreprises sous sanction, en limitant par exemple leur possibilité à utiliser le dollar dans leurs transactions.
Un bataillon de 889 navires
Selon S&P Global Commodities at Sea, il y aurait 889 pétroliers de plus de 27 000 tpl susceptibles d'avoir été ou d'être toujours employés pour transporter du pétrole sanctionné. Avec une capacité consolidée de 111,6 Mtpl, le bataillon fantôme représenterait 17 % de la flotte mondiale. Le pool de navires contrôlés par des intérêts russes sont loin devant, en unités et en capacité (57,2 Mtpl) contre 155 navires (35,7 Mtpl) pour ceux intervenant dans le commerce de brut iranien et 113 (14,1 Mtpl) compromis dans le transport de brut vénézuelien.
A.D.
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