En dépit d'une accalmie apparente ou d'une fatigue dans le relais des informations tant les attaques sont récurrentes en mer Rouge, les Houthis poursuivent leur entreprise de déstabilisation du commerce maritime internationale dans une région, sous les feux des missiles et des tirs de drones depuis la mi-décembre.
La frégate grecque Hydra, déployée dans le cadre de l'opération européenne de protection de la navigation Aspides lancée en février dans un esprit similaire à la force multinationale Prosperity Guardian, a répliqué contre deux engins aériens sans pilote (UAV) « alors qu'elle protégeait un navire marchand », indique un bref communiqué. Aucun autre détail n'a été donné sur cet incident mais la frégate a poursuivi sa mission normalement.
C'est la première fois depuis l'envoi de cette frégate le mois dernier qu'Athènes, qui assure le commandement général de l'opération européenne, annonce avoir visé des drones en mer Rouge.
Idem côté italien
De son côté, le navire de guerre italien Caio Dulioa a abattu le 12 mars deux drones dans le cadre de ladite opération « en vertu du principe de légitime défense », a fait savoir le ministère de la Défense du pays.
C'est aussi la première fois que Rome annonce avoir abattu des drones en mer Rouge depuis que le Parlement a officiellement validé, il y a une semaine, la participation à l'opération Aspides dont l'Italie assure le pilotage opérationnel en mer.
Une énième attaque
En début de semaine encore, la milice houthie a lancé, sans l'atteindre en dépit des déclarations houthies, deux missiles balistiques sur le panamax Pinocchio pavillon libérien.
Alors que le navire exploité par SeaLead, une compagnie de transport de conteneurs (34 navires, tous affrétés et 136 000 EVP), naviguait à environ 70 milles nautiques (129 km) au large de Saleef, au Yémen, le porte-conteneur a été attaqué à deux reprises, à quatre heures d'intervalle, selon les informations du centre de commandement central des États-Unis (Centcom).
Les forces américaines ont réagi en détruisant 18 missiles houthis au sol et en mettant hors d'état de nuire un UAV.
Les membres de l'équipage ont indiqué à l'UKMTO (United Kingdom Marine Trade Operations), le département des opérations commerciales maritimes du Royaume-Uni, avoir entendu un bruit d'explosion à proximité du navire
Basée à Singapour mais opérant dans la région, SeaLead vient d'être rachetée par quatre fonds d'investissement, a rapporté Alphaliner dans une de ses dernières notes.
À ses débuts, la compagnie affrétait des slots et opérait en tant que NVOCC. Depuis, elle a développé onze routes en Méditerranée en Asie, aux Amériques, dans le sous-continent indien et au Moyen-Orient, traitant 1,15 MEVP en 2021 (dernières données disponibles). L'année dernière, la société a affrété pour trois ans son plus grand navire, l'express Berlin, d'une capacité de 10 114 EVP.
Adeline Descamps