La Commission européenne a adopté le 29 octobre le règlement instituant des droits de douane supplémentaires sur les voitures électriques importées de Chine. En dépit de l'hostilité de l'Allemagne, de la Hongrie, de la Slovaquie et de la Slovénie, Malte mais avec le soutien de dix États membres dont la France, l'Italie et la Pologne. Douze autres se sont abstenus, au premier rang, l'Espagne et la Suède.. La décision, qui s'applique pour une période de cinq ans, a été publiée au Journal officiel de l'UE et doit entrer en vigueur sous deux jours.
Le montant des taxes supplémenaires variera selon les constructeurs en fonction du niveau estimé des subventions reçues. Elles s'élèveront ainsi à 7,8 % pour les voitures Tesla fabriquées à Shanghai, à 17 % pour le constructeur chinois BYD, à 18,8 % pour son compatriote Geely et 35,3 % pour SAIC, selon un document final transmis aux pays membres le 27 septembre. Les autres groupes ayant coopéré à l'enquête européenne se verront imposer 20,7 % de taxes supplémentaires, contre 35,3 % pour ceux qui s'y sont refusés.
Répliques chinoises
La mesure est avancée comme une réponse aux pratiques jugées déloyales identifiées au cours d'une enquête lancée avant l'été. La part de marché des voitures électriques chinoises a explosé dans l'UE, passant de moins de 2 % en 2020 à plus de 14 % au deuxième trimestre de cette année, selon des chiffres de Bruxelles. La Chine a déjà répliqué en lançant des enquêtes antidumping visant le porc, les produits laitiers et les eaux-de-vie à base de vin importés d'Europe, dont le cognac.
Cette passe d'armes sino-européenne s'inscrit dans un contexte plus large de tensions commerciales entre les Occidentaux, Washington en tête, et la Chine, accusée de pratiques anticoncurrentielles dans plusieurs autres secteurs comme les éoliennes ou les panneaux solaires. Aux États-Unis, le président Joe Biden avait annoncé le 14 mai une hausse des droits de douane sur les véhicules électriques chinois à 100 %, contre 25 % précédemment.
La rédaction