Après Uniper, Bulgargaz réclame 400 M€ à Gazprom

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Plus de deux ans après l'arrêt unilatéral des livraisons de gaz par le groupe russe, la compagnie publique bulgare réclame 400 M€ au titre des préjudices suivis. La société a saisi la Chambre arbitrale internationale de Paris. Elle s'inscrit dans les pas de l'énergéticien allemand Uniper.

Dans le sillage du groupe énergétique allemand Uniper, principal client de Gazprom en Allemagne, qui a obtenu d'un tribunal arbitral à Stockholm le droit de réclamer plus de 13 Md€ en compensation des coupures de livraison par Gazprom en avril 2022, Bulgargaz a annoncé le 8 juillet avoir saisi la Chambre arbitrale internationale de Paris.

Plus de deux ans après l'arrêt unilatéral des livraisons de gaz russe qui a suivi l'invasion russe de l'Ukraine, la compagnie publique bulgare réclame 400 M€ au titre des réparations des dommages subis et en l'absence d'un réglement à l'amiable avec la partie russe.

La coupure des vannes en Allemagne, plongeant l'énergéticien du pays dans une situation financière proche de la faillite, avait nécessité l'intervention d'urgence de l''Etat allemand via une nationalisation. Une intervention étatique a été de même sollicitée pour un autre énergéticien allemand, RWE, également victime des représailles russes.

Appel au gaz d'Azerbaïdjan et au GNL américain

La Bulgarie, fortement dépendante de Moscou pour l'énergie avant la guerre, avait fait partie, avec la Pologne, des premiers pays privés de gaz au motif du non paiement en roubles comme exigé par le Kremlin en riposte aux sanctions occidentales. Avant cette suspension soudaine, Gazprom fournissait 90 % des besoins de Bulgargaz.

Pour compenser, le pays des Balkans importe du gaz d'Azerbaïdjan et du GNL des États-Unis ou du Moyen-Orient via les ports grecs. Il a également signé un accord avec la Turquie pour accéder à ses infrastructures gazières.

La rédaction

L'Autriche cherche à se sevrer du gaz russe

En Autriche, le gaz russe représente toujours 90 % des importations plus de deux ans après le début de l'invasion de l'Ukraine. Alors que le contrat entre Gazprom et le groupe autrichien OMV (censé garantir des prix intéressants), prolongé en 2018, court jusqu'en 2040, Vienne a créé une commission chargée d'analyser les risques en cas de rétractation et d'exposer d'ici l'automne les outils juridiques permettant de s'en affranchir

C'est ce qu'a déclaré à la presse la ministre écologiste de l'Environnement Leonore Gewessler, invoquant la recommandation désormais faite à chaque État membre de l'UE de sortir du gaz russe d'ici à 2027.

L'État autrichien est actionnaire minoritaire d'OMV à hauteur de 31,5 % mais le groupe a toujours fait valoir le droit privé des affaires pour ne pas avoir à faire état des conditions du contrat.

Au-delà, la commission devra par ailleurs faire la lumière sur le contexte politique ayant permis de conclure ce contrat en dépit de l'annexion de la Crimée par Moscou et alors qu'à l'époque, l'Autriche était dirigée par une coalition entre la droite et l'extrême droite, très proche du Kremlin (aujourd'hui les écologistes sont entrés au gouvernement aux côtés des conservateurs). Vienne a depuis pris ses distances avec le Kremlin et soutient sans ambiguité Kiev.

Le contexte des élections législatives, fin septembre, n'est pas étranger à l'agitation médiatique autour du sujet. Les Verts, entrés en campagne, s'émancipent de plus en plus de leurs partenaires du parti ÖVP.

 

 

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