En ces temps de crise sanitaire, l’annonce a de quoi surprendre: le port de Zeebrugge a cloturé les six premiers mois de l’année sur un bond en avant de 14,5 %. Il le doit surtout aux trafics gaziers. Le trafic roulier a encaissé une baisse de 23 %
À 25,1 Mt, Zeebrugge a enregistré le meilleur résultat semestriel de son histoire et parvient ainsi à poursuivre sur la lancée de l’exercice 2019. Cela s’explique en tout premier lieu par la très forte expansion des trafics gaziers, qui ont totalisé près de 8 Mt (+148 %). Les vracs liquides enregistrent de ce fait une hausse globale de 83 % à 8,8 Mt. Le port côtier bénéficie de la montée en puissance du gaz russe lié à l’exploitation des gisements de la péninsule de Yamal, pour lequel Zeebrugge joue un rôle de plaque tournante. Et sans doute aussi à un retour de flux de gaz qatari, pour lequel le marché européen est redevenu plus attractif.
Les trafics conteneurisés (ro-ro et lo-lo) réalisent eux aussi une très belle performance, avec un gain de croissance de 14 % à 8,6 Mt. Dans ce secteur, Zeebrugge sort progressivement d’un creux de plusieurs années. Les vracs solides contribuent à la hausse (+ 32 %), mais restent une activité relativement marginale pour le port côtier belge à 0,84 Mt. La même chose vaut pour les diverses conventionnelles, qui chutent de 31 % à 0,33 Mt.
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Le trafic roulier en perte de vitesse
La crise du Covid-19 s’est principalement fait sentir dans le trafic roulier classique (hors conteneurs), qui ne dépasse pas les 6,5 Mt et perd ainsi 23 % par rapport au premier semestre 2019. Le trafic de voitures neuves affiche une baisse de 37 % et reste en-dessous du million de véhicules. Une reprise s’est toutefois dessinée en juin.
L’impact de la crise sanitaire se lit dans l’effet sur les chiffres globaux. À la fin mars, Zeebrugge faisait 34 % de mieux que l’année dernière. Trois mois plus tard, cette avance est retombée à 15 %. Mais si le deuxième semestre apporte le regain attendu d’activité dans le secteur roulier, le record annuel qui date de 2010 (49,6 Mt) pourrait encore tomber.
Jean-Louis Vandevoorde