Pour la communauté portuaire locale, l’événement concrétise l’accroissement notable des capacités nautiques du port qu’a apporté l’ultime approfondissement du chenal maritime et sa connexion aux principaux terminaux. À l’Union Portuaire Rouennaise (UPR), on observe avec satisfaction que cette escale s’inscrit dans la continuité des précédentes effectuées par des navires (Samia, Insa) aux couleurs du numéro un mondial du transport maritime conteneurisé. Avec l’espoir que « cela augure une opportunité de développement du TCMD faisant ainsi de Rouen un hub conteneurs à part entière ».
1 600 EVP vides
Long de 270 m et large de 40 m, le porte-conteneur de 5 500 EVP (74 456 tpl) est arrivé, en provenance de Philadelphie, dans la nuit de dimanche au terminal à conteneurs et marchandises diverses (TCMD) de Grand-Couronne/Moulineaux. Il a été pris en charge par l’entreprise de manutention AMS (Agence Maritime de Seine) du groupe maritime Kuhn y a procédé au déchargement de plus de 1 600 EVP vides. Ces boîtes vont maintenant être post-acheminées par voie terrestre, notamment par barges et par voie routière, chez divers chargeurs établis sur l'Axe Basse-Seine et au-delà dans l'hinterland, qui en manquent cruellement du fait des désorganisations généralisées dans le transport maritime. Le porte-conteneurs de MSC a quitté Rouen le lundi 8 novembre après-midi pour rallier Anvers où il devait décharger le reste de sa cargaison.
« Sur la bonne voie pour meubler la capacité actuelle »
Cet épisode portuaire rouennais se veut aussi une illustration de la complémentarité de l’offre globale que promeut l’établissement portuaire unique de l’axe Seine, né de la fusion en juin des trois ports du Havre, de Rouen et de Paris. Et ce, à l’heure où le trafic conteneurisé havrais reprend du poil de la bête et récupère des points de parts de marché. Profitant de la congestion des terminaux d’Anvers et de Rotterdam qui subissent de plein fouet la reprise plus forte que prévue des échanges maritimes mondiaux, les terminaux conteneurs havrais tournent à plein régime. Ils pourraient enregistrer une centaine d’« extra calls » spécifiques sur l’année. À l’issue du premier semestre, Haropa Port avait déjà traité une soixantaine d’escales qui n'étaient pas prévues initialement.
Fin septembre, la place portuaire affichait 2,236 MEVP. Un record à ce stade de l’exercice qui laisse augurer que le seuil des 3 millions d’unités équivalent vingt pieds pourraient être atteints en 2021. Soit 9 % de plus qu’en 2019, année de référence. « Sur la bonne voie pour meubler la capacité actuelle qui se situe entre 4 et 4,5 millions » entendait-on dire vendredi dernier lors de la matinée d’échanges de l’Umep intitulée « les voix de la performance ».
Robert Querret