Les ports européens veulent être mieux considérés dans le cadre du RTE-T

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Alors que la commission des Transports du Parlement européen doit figer sa position sur les futures orientations du réseau transeuropéen de transport RTE-T, l’Organisation européenne des ports maritimes (Espo) plaide pour une réévaluation de leur importance afin de mieux refléter le rôle des ports dans l'approvisionnement en nouvelles énergies.

Avec son Réseau transeuropéen de transport (RTE-T), l’Union européenne ambitionne de mailler son territoire de façon à assurer une connectivité sans couture, sans interruptions physiques, goulets d'étranglement ou chaînons manquants. L'objectif est de le développer par étapes, avec des échéances en 2030 (réseau central), 2040 (nouveau réseau central étendu) et enfin, 2050 pour le réseau global.

La Commission propose en outre une nouvelle structure de gouvernance en fixant des objectifs plus ambitieux en termes de multimodalité et de développement des infrastructures ferroviaires. Suite à la guerre en Ukraine, Bruxelles a adopté, en juillet dernier, un texte qui apporte plusieurs modifications au texte initial, appelant notamment l'unification du réseau RTE-T grâce à l'utilisation de l'écartement ferroviaire standard européen. Il s’agit aussi de renforcer les accès à l'Ukraine et de la République de Moldavie au travers de corridors de fret européens multimodaux.

Le Conseil européen a pour sa part adopté sa position commune (orientation générale) en décembre. Celle du Parlement est donc attendue. Et il y a déjà 1 800 amendements soumis.

40 amendements demandant une nouvelle évalutation des ports 

L'Organisation européenne des ports maritimes (Espo) se félicite de son côté de la quarantaine d’amendements déposés par six groupes politiques différents plaidant pour une nouvelle évaluation de l'importance des ports européens dans le réseau RTE-T afin de mieux refléter le rôle actuel et futur des ports dans l'approvisionnement en nouvelles énergies.

Jusqu'à présent, les ports sont en effet considérés comme faisant partie du « club RTE-T » si leur volume de trafic dépasse un certain tonnage. Dans sa position commune, le Conseil européen propose de revoir cette grille de lecture en considérant, en plus du critère de volume actuel (0,1 % du volume total de fret portuaire de l'UE), le volume annuel total de fret (en vrac et non en vrac) si le port dépasse 500 000 t et si sa contribution à la diversification des approvisionnements énergétiques de l'UE est avérée, « à savoir si elle est l'une des principales activités du port ».

Meilleure connectivité du dernier kilomètre avec les ports

« Les ports européens sont des acteurs centraux et essentiels des nouvelles chaînes d'approvisionnement en énergie. Ce sont eux qui permettent à cette transition énergétique de se réaliser. Il est important de traduire ce rôle dans la politique du RTE-T et de s'assurer que ces ports, qui jouent un rôle essentiel dans l'approvisionnement en nouvelles énergies, soient intégrés au réseau. Nous n'y parviendrons pas en ne comptant que les tonnes », réagit Isabelle Ryckbost, secrétaire générale de l’association des ports européens qui espère bien que le Parlement européen s’alignera sur le Conseil européen.

L’Espo plaide aussi en faveur d’une meilleure connectivité du dernier kilomètre avec les ports. Parmi les quelque 1 800 amendements déposés, un certain nombre portent sur les pipelines appelés à jouer un rôle essentiel, notamment en tant que vecteur de transport pour les nouvelles énergies. Le vote devrait avoir lieu en avril.

Adeline Descamps

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