Les importations espagnoles de GNL ont augmenté de 12,1 % en août par rapport au même mois de l'année dernière, selon les données de la société espagnole gazière Enagás, qui exploite un vaste réseau de gazoducs en Espagne et possède quatre usines d'importation de GNL à Barcelone, Huelva, Carthagène et Gijon.
L'entreprise, par ailleurs actionnaire à hauteur de 50 % de la société qui exploite l'usine de regazéification BBG à Bilbao et à 72,5 % de celle de Sagonte, a annoncé en juillet la mise en route prochaine de son usine de regazéification de GNL à Gijón, en hibernation depuis dix ans mais déjà connectée au réseau gazier espagnol. La septième infrastructure espagnole disposera de deux réservoirs de stockage d’une capacité globale de 300 000 m3 et d’une capacité d’émission de 800 000 m3/h. Elle pourra accueillir des méthaniers d’une capacité allant jusqu’à 266 000 m3.
Volumes avec la Russie
Les terminaux de regazéification de GNL espagnols ont traité 25 cargaisons le mois dernier, soit autant qu'en août 2021. Les États-Unis restent le principal fournisseur de l'Espagne avec 26,5 % des importations totales en août, devant le Nigéria (tendance à la baisse en un an) et la Russie, qui avec 4,5 TWh, a doublé ses volumes par rapport au mois d’août de l’an dernier.
Les terminaux GNL espagnols ont traité environ 4,6 TWh en août, soit une baisse de 15 % par rapport à l'année dernière. L’Espagne, leader européen par sa capacité de regazéfication, dispose d’une flotte de 23 méthaniers, d’une capacité globale de 2,27 millions de tonneaux de jauge brute, selon les statistiques d’Anave, l’association nationale des armateurs.
En France, les quatre terminaux méthaniers ont représenté 251 TWh depuis le début de l’année, d’après des données (arrêtées en septembre) de GRTgaz, le gestionnaire du réseau de transport de gaz français. La France reçoit du gaz de l’Espagne et de la Norvège par pipeline et il est prévu qu’elle fournisse cet hiver la Belgique et vraisemblablement l’Allemagne au nom du principe de « solidarité économique » souhaité par Bruxelles.
Les tarifs des méthaniers viennent de franchir le cap des 100 000 $/j sur le marché spot, tant dans le bassin Atlantique que dans le Pacifique, selon la banque d'investissement Jefferies. Les taux d'affrètement à temps sont même supérieurs à ceux du marché spot, en raison de la course aux approvisionnements pour pallier les énergies russes. D'après les données de MarineTraffic, il y a actuellement 75 méthaniers en Atlantique, soit près de 20 % de plus que l'année dernière à la même époque.
A.D.
