Avec la fermeture annoncée de la gare ferroviaire du Canet en 2023, le projet de transport combiné à Marseille retrouve un peu d'actualité. Le port de Marseille et SNCF Réseau travaillent sur une nouvelle version, certes plus modeste. Au même moment, Med Europe Terminal, le terminal ConRo détenu par CMA Terminals à Mourepiane, s’apprête à investir 15 M€.
Le Mécanisme pour l’Interconnexion en Europe (MIE) gratifiait fin mars Med Europe Terminal d’une subvention de 2,7 M€, soit 20 % de l’investissement total du projet porté par CMA CGM sur la « modernisation du terminal de transport combiné » visant à augmenter la part des conteneurs maritimes posés sur les rails qui représente actuellement 15 000 à 20 000 EVP par an sur un trafic global de 200 000 unités équivalent vingt pieds.
Après avoir investi en 2017, dans deux reachstakers permettant de manipuler des conteneurs maritimes et continentaux, le terminal ConRo détenu par CMA Terminals prévoit, sous trois ans, d’acquérir deux portiques de manutention ferroviaire. L’entreprise se met ainsi en capacité d’accueillir les trains traités aujourd’hui en gare du Canet. Un transfert d’activité soumis à plusieurs conditions à la fois techniques et commerciales. Novatrans/ Greenmodal et T3M, opérateurs de deux trains fret de/vers Paris Valenton et Lille Dourges, devront s’assurer qu’une fois sur les quais, le coût de la manutention de la main d’œuvre docker sera identique à ce qui se pratique en dehors des grilles.
12 + 26 M€
Du point de vue technique, le port, gestionnaire des voies, va devoir investir dans un faisceau électrifié à Arenc permettant l’accueil et le découpage des trains complets sur le port. L’établissement envisage également d’aménager une zone de 6 ha, proche de Med Europe, dédiée au fret continental. Le port, qui a déjà engagé 12 M€ pour le raccordement ferroviaire de Mourepiane, devra encore investir près de 26 M€ pour finaliser son projet d’aménagement. Les travaux avaient été suspendus en 2016 après avis défavorable du commissaire enquêteur sur le projet initial et la fronde des riverains fermement opposés à l’augmentation des trains et surtout à la suppression d’un passage à niveau dans le quartier de Saint-André.
« Nous avons travaillé sur des solutions à même de satisfaire tout le monde », explique Jacques Frossard, directeur régional de SNCF Réseau PACA, qui envisage le percement d’un tunnel afin de conserver la circulation des véhicules. La version revisitée du chantier combiné sera soumise à une étude d’impact. Viendra ensuite la phase de concertation préalable probablement au lendemain des élections municipales. Quant aux premiers coups de pioche, il faudra patienter jusqu’en 2021.
N.B.C
