À peine sorti du confinement, le Grand port maritime de La Rochelle publie son projet stratégique. Logistique performante, zéro carbone et innovation sont les trois grands axes qu'il s'est donné pour la période 2020-2024. Au programme, une plus grande coopération entre les ports de Nouvelle Aquitaine, l’hydrogène vert, des stockages connectés et l'intelligence artificielle...
« Port Horizon 2025 », « Objectif 2040 : Imaginons le port de demain », le Grand port maritime de La Rochelle a à son actif plusieurs chantiers de réflexion pour mieux préparer son avenir. Le projet stratégique 2020-2024 qu'il vient de rendre public s'inspire de ces prospectives et donne le cadre pour l'année en cours et les toutes prochaines. La tonalité est donnée par trois orientations majeures, « pour une logistique toujours plus performante », « vers le zéro carbone » et « l'innovation au cœur de l'action », chacune déclinée en dix actions.
La plupart sont nouvelles et dessinent un nouveau destin pour le port. Ainsi, la logistique va innover avec, par exemple, des services de location d'espaces de stockage modulables et multifonctionnels. Alors que l’entreposage est presque saturé et souvent loué pour des temps longs, les nouveaux accorderont plus de souplesse. Accessibles par une plateforme numérique, ils permettront aux clients du port de disposer de stockages tampons pour de courtes périodes.
Une logistique écologique, bas carbone et mutualisée
La démarche environnementale déjà amorcée lors du précédent quinquennat s'affirme plus clairement désormais. Parmi les projets prévus, le développement d'une « logistique écologique, bas carbone et mutualisée ». Le port entend aussi accompagner le développement de nouvelles motorisations, de types de déplacements et d'alimentation énergétique, pour le transport des marchandises. »
Parmi les ambitions sur ce créneau figure le développement d'une filière hydrogène en partenariat avec l'opérateur ferroviaire portuaire (OFP). Elle permettra d'utiliser de l'hydrogène vert pour le transport de marchandises par camions ou par « des véhicules terrestres autres », avance Michel Puyrazat, président du directoire, de manière sibylline.
Toujours dans cette orientation zéro carbone, le GPM compte « attirer les fonds verts » destinés à accompagner des actions vertueuses sur le plan environnemental. Michel Puyrazat mentionne l'exemple d'EVA, Établissement vraquier de l'Atlantique, dont plusieurs hangars étaient jusque là alimentés par des groupes électrogènes. Les fonds verts peuvent contribuer à financer l'extension du réseau électrique jusqu'à ces hangars et réduire ainsi l'utilisation d'énergies fossiles.
L’intelligence artificielle pour une maintenance intelligente des infrastructures
Enfin, côté innovation, le port compte avoir davantage recours à l'intelligence artificielle. Michel Puyrazat cite à cet égard le ferroviaire, dont certains points du réseau nécessitent plus de temps en curatif qu'en préventif. « L'intelligence artificielle, en croisant les données, peut nous aider à identifier les problèmes récurrents » et permettre ainsi « une maintenance intelligente des infrastructures et équipements ».
À l'échelle de la Nouvelle Aquitaine, le projet stratégique prévoit de renforcer la coopération entre les ports de la région, les deux GPM que sont La Rochelle et Bordeaux et les ports de Rochefort – Tonnay-Charente et de Bayonne, afin « d'utiliser l'intelligence collective, partager les innovations ». Et réunir les forces de tous pour mieux « chasser en meute ».
Myriam Guillemaud Silenko
La Rochelle va lancer plusieurs gros chantiers