Au sein du port Ouest de Dunkerque, les flux en provenance ou à destination de l’Irlande doivent être bien séparés des flux transmanche pour l’Angleterre, Brexit oblige. DFDS, qui exploite depuis janvier un ferry entre Dunkerque et Rosslare, au sud-ouest de l’Irlande, dispose pour cela d’installations dédiées. Le terminal Irlande est situé quai de Lorraine, entre la gare maritime et le quai de Flandre du terminal à conteneurs.
Il a été officiellement inauguré le 11 octobre, en présence du ministre irlandais des affaires européennes Thomas Byrne, du vice-président aux transports de la région Hauts-de-France Franck Dhersin, du président de la communauté urbaine de Dunkerque Patrice Vergriete, du directeur général du port Maurice Georges et du PDG de DFDS Torben Carlsen.
Ce terminal, qui dispose en arrière du quai d’une plateforme de 6,8 ha, compte 3,1 km de linéaire de stationnement pour les véhicules avec chauffeur et peut aussi recevoir 300 remorques non accompagnées. Sa passerelle flottante permet d’embarquer des convois routiers jusqu’à 220 t à bord de navires de grande taille (30 m de large et 35 000 t de déplacement). Des structures d’accueil et de contrôle ont été installées par DFDS, qui fait l’objet de contrôles aux frontières puisque l’Irlande ne fait pas partie de l’espace Schengen.
Solution maritime directe
La navette entre Dunkerque et Rosslare a été lancée par DFDS en janvier dernier : alors que le Brexit devenait une réalité physique pour les flux de marchandises, la compagnie danoise souhaitait offrir aux transporteurs routiers une solution maritime directe entre le continent et l’Irlande, sans passer par le landbridge qu’empruntent habituellement les camions à travers l’Angleterre et le pays de Galles.
Pour cette traversée d’une durée de 24 h, le transporteur a d’abord aligné trois ro-pax de 180 m d’une capacité d’emport de 125 camions, afin d’assurer six départs par semaine dans chaque sens. Dès la fin du mois de janvier, un des navires est remplacé par le Drotten, un ferry de 196 m. En deux mois, la ligne avait atteint le but fixé par DFDS avec 10 000 unités fret transportées. Depuis avril, une autre unité est venue étoffer la capacité : l’Ark Dania, roulier pouvant transporter 188 camions.
Baisse d’activité temporaire
Après l’effervescence des débuts, la ligne a connu une baisse d’activité au printemps. En mai, le nombre de navires passe alors de quatre à deux, réduisant en conséquence le nombre d’escales de huit à cinq par semaine. La liaison a cependant pris son rythme de croisière, malgré la baisse d’activité estivale : fin septembre, DFDS annonçait 40 000 unités fret transportées en neuf mois.
Début octobre, l’armement a réorganisé à nouveau sa flotte : c’est désormais le Regina Seaways, ro-pax de 199 m de long et de 114 cabines avec la capacité d’embarquer 170 unités fret, qui assure avec le Visby les navettes entre l’Irlande et le continent, à raison de cinq ou six rotations par semaine.
Étienne Berrier
