Dunkerque : les conteneurs en hausse de 41 % en 2021

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En hausse de 7,5 % avec 48,6 Mt, le trafic maritime du port des Hauts-de-France a connu un net rebond l'an dernier et s’engage dans un rattrapage côté investissements. Au programme, l’agrandissement du terminal à conteneurs et le doublement des capacités ferroviaires.

Le trafic conteneurisé du Grand Port maritime de Dunkerque atteint 652 000 EVP en 2021, soit 41 % de plus que le record déjà historique de l’année précédente. Avec une croissance ininterrompue depuis 2012, le terminal des Flandres a triplé le nombre de boîtes manutentionnées en dix ans. Le transbordement, en partie lié à la desserte des ports britanniques notamment pour des conteneurs d’origine transocéaniques et qui concerne environ 40 % des boîtes, enregistre aussi une augmentation significative.

Revers de la médaille, le Brexit est aussi à l’origine de la baisse du trafic roulier (13,7 Mt, - 7 %). Le fret transmanche (517 000 UTI) diminue en effet de 15 %. Il avait progressé en 2020, avec un effet de surstockage au dernier trimestre en prévision de la rupture avec le Royaume-Uni. La nouvelle navette en direction de l’Irlande a transporté 53 000 UTI et Dunkerque Port estime avoir pris le tiers des parts de marché du landbridge.

Au total, les marchandises diverses – roulier, conteneurs et conventionnel (1 Mt, + 48 %) compris –, totalisent 19,9 Mt (+ 3 %), profitant en partie de la reprise de la sidérurgie.

Les vracs, tous à la hausse

Les vracs solides (20,1 Mt) augmentent de 11 %. Parmi les faits saillants : la hausse de 29 % des minerais (11,3 Mt), le tassement de 1 % des charbons (3,4 Mt), avec cependant une augmentation du coke destiné à la sidérurgie et une baisse du charbon vapeur. Le trafic de céréales (2,4 Mt) diminue de 29 Mt.

Les vracs liquides (8,6 Mt, + 14 %) bénéficient de la bonne tenue des hydrocarbures (3,7 Mt, + 12 %) et surtout du GNL (4,1 Mt, + 17 %), pour lequel l’Europe a retrouvé en 2021 une attractivité perdue en 2020 au profit de l’Asie, mais qui reste loin du record de 5,1 Mt atteint en 2019.

Maurice Georges, président du directoire du port de Dunkerque : « Le terminal de Flandres risque d’être rapidement saturé »

Rattrapage

Face à la crise, le port avait différé certains investissements, les limitant à 25 M€ en 2020 pour les remonter à 50 M€ en 2021. Ils dépasseront les 70 M€ en 2022 dans un effet de rattrapage. Cela concerne la doublement de la capacité transmanche, avec une nouvelle passerelle livrée en 2024.

Sur le terminal à conteneurs, 14 M€ seront investis pour une extension qui va se faire en deux temps : 6 ha en ce début d’année et 8 ha fin 2022. Le chantier du terminal ferroviaire adjacent, qui a également bénéficié d’aménagements, sera livrée au début du deuxième trimestre. À plus long terme, le terminal des Flandres sera agrandi pour doubler sa capacité maximale théorique, actuellement de 1 MEVP.

Les conteneurs, relais de croissance du port depuis la fermeture de la raffinerie, conserveront ce rôle. D’autant qu’en décembre, Sea Bulk a mis fin à son activité sur le Quai à pondéreux ouest (QPO). Au début des années 2000, il alimentait encore toute la région et jusqu’à la Lorraine à raison de 10 Mt de charbon et minerai par an.

La rentabilité économique n’est plus au rendez-vous, mais « ce n’est pas la fin de l’histoire », estime le DG du port, Maurice Georges, qui voit un potentiel pour des industries d’avenir dans ces 100 ha bord à quai et embranchés fer. Pourquoi pas la fabrication de batteries ou d’hydrogène décarboné, à proximité de la centrale nucléaire de Gravelines et d’un futur parc éolien offshore ?

Étienne Berrier

 

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