Le port flamand va lancer un appel à candidats pour l’exploitation d’une concession de 15 ha au bassin Churchill. L’activité déployée sur ce site devra avoir trait à la manutention de diverses conventionnelles. La darse en question est la principale plaque tournante dans le port pour le trafic breakbulk.
Anvers a longtemps été le leader incontesté dans le trafic conventionnel. Mais sa position dominante s’est considérablement effritée au cours de la décennie écoulée, sous l’effet de la conteneurisation accélérée de certains flux et de facteurs tels les coûts d’escale et l’organisation du travail portuaire. Le débat sur les mesures à prendre pour relancer cette activité - très convoitée pour son impact en termes d’emploi et de valeur ajoutée et l’expertise qu’elle requiert - agite les milieux portuaires depuis de nombreuses années. Mais la réponse à apporter au problème n’a toujours pas été trouvée.
Le breakbulk a enregistré une nouvelle chute de 18,3 % l’an dernier pour retomber à 8,32 Mt, son niveau le plus bas depuis au moins un demi-siècle et moitié moins que le résultat de 2008. De plus, Anvers a perdu depuis quelques années son leadership au profit de North Sea Port, qui a traité 11 Mt dans ce secteur.
Le premier semestre n’a pas permis d’inverser la tendance, notamment en raison de la crise sanitaire. Le breakbulk a connu un nouveau repli de 29 %. Les fers et aciers, qui constituent le flux principal pour les diverses conventionnelles à Anvers, ont essuyé une perte de 33 %. Le contraste avec le tassement relativement réduit de 4,9 % du transbordement global est grand.
Anvers tente d’enrayer la chute du breakbulk
Nouvelle concession
C’est dans ce contexte que s’inscrit la recherche d’un nouveau concessionnaire pour une concession d’une superficie de 15 ha au bassin Churchill (à hauteur des quais 408-414). Cette darse, qui occupe une position centrale dans la zone portuaire à la rive droite de l’Escaut, est le coeur battant de l’activité breakbulk dans le port d’Anvers. De grands spécialistes du conventionnel comme NHS, Zuidnatie et PSA Breakbulk occupent tout le pourtour du bassin.
La concession mise sur le marché, libérée à la fin de l’année, est occupée actuellement par PSA Breakbulk. La filiale spécialisée du manutentionnaire portuaire singapourien y traite de grands volumes de grumes venus d’Allemagne et destinés à la grande exportation. En juillet, PSA y a réceptionné en juillet une cargaison de 33 000 m³ de sapin acheminée par voie fluviale et chargée après fumigation à destination de l’Extrême-Orient.
Dennis Verbeeck, le general manager de PSA Breakbulk, ne fait pas mystère de son intérêt pour l’exploitation du site. L’appel à candidatures devrait être officiellement lancé fin septembre ou début octobre.
Jean-Louis Vandevoorde