Rotterdam World Gateway (RWG) et le port néerlandais ont annoncé le 28 juin un accord portant sur une extension phasée du terminal à conteneurs situé au Prinses Amaliahaven, sur la Maasvlakte 2.
Entré en service en 2015, le terminal détenu par DP World, CMA-CGM, HMM et MOL, dispose actuellement de 1 150 m de quai (13 portiques) avec un tirant d'eau de 20 m, ce qui lui permet d'accueillir les plus gros porte-conteneurs tandis qu'un « bout de quai » de 550 m avec trois portiques est à une profondeur de 11 m pour les feeders et les barges.
Les six voies de chemin de fer disposent de leurs propres portiques. Avec ses 108 ha, le terminal RWG affiche une capacité annuelle de trafic de 2,35 MEVP.
Capacité portée de de 2,3 à 4,1 MEVP
Dans le cadre de son projet d'extension, l'infrastructure va pouvoir s’étendre sur 45 ha supplémentaires, où il est prévu d'aménager 920 m de nouveaux quais, ce qui portera sa capacité à 4,1 MEVP.
Dans un premier temps, un poste d’amarrage supplémentaire sera créé pour les porte-conteneurs hauturiers, le long d’un quai que l’autorité portuaire de Rotterdam a déjà commencé à construire et qui sera achevé en 2024. Il est prévu que le poste à quai soit entièrement opérationnel au quatrième trimestre 2025.
Un nouveau quai pourra par la suite être aménagé pour les feeders. « Nous investissons non seulement dans des capacités supplémentaires, mais également dans une meilleure connectivité avec l’hinterland », souligne dans un communiqué le directeur général de RWG, Ronald Luthart. « Le terminal sera complètement neutre en carbone, notamment grâce à l'électrification des équipements, y compris le courant électrique de quai. »
Effervescence dans les investissements
« Nous avions investi très tôt dans la construction de nouveaux murs de quai », indique Allard Castelein suggérant que l’autorité portuaire anticipe les besoins en capacité de ses clients. « Dans les prochaines décennies, le transport par conteneurs continuera de croître », reste confiant le directeur général du port de Rotterdam, qui quittera ses fonctions le mois prochains.
Alors que le trafic du premier port européen diminue depuis 2021, de nouveaux terminaux à conteneurs sont en projet.
Hutchinson Ports et MSC prévoient notamment un site capable de traiter chaque année de 5 à 6 MEVP à l’Europahaven, sur la Maasvlakte 1. Le projet, annoncé fin 2022, vise une mise en service en 2027.
Sur la Maasvlakte 2 aussi, de nouvelles capacités vont voir le jour puisque APM Terminals va s’agrandir. La construction de 1 000 m de quai supplémentaires sera achevée courant 2024, et les 47 ha de nouveaux terre-plein permettront, dès 2026, de traiter chaque année 2 MEVP de plus.
Avec ces nouveaux projets, Rotterdam veut préserver son leadership européen alors qu'il est challengé par son voisin belge, Anvers.
Étienne Berrier
Cinq grands terminaux à conteneurs
Le port néerlandais compte actuellement cinq grands terminaux à conteneurs en eaux profondes dont trois dans la Maasvlakte 1 (ECT Delta, Hutchison Ports Delta II et Euromax) et deux dans la Maasvlakte 2, (AMPT MV-2 et Rotterdam World Gateway).
ECT Delta et Hutchison Ports Delta II totalisent plus de 9 MEVP de capacité, Euromax (capacité : 3,5 MEVP/an), également opéré par Hutchison Ports, a pour partenaire Cosco. Rotterdam World Gateway (2,85 MEVP/an) est exploité par DP World avec pour actionnaire HMM, CMA CGM et MOL. APMT Maasvlakte-2 (2,3 MEVP/an) est à 100 % une installation du groupe danois AP Moller-Maersk via APM Terminals.
A.D.