Dans un nouveau compromis sur la révision de la taxation de l’énergie, consulté et révélé par le média Contexte, Budapest proposerait de prolonger l’exemption actuelle sur les carburants pour le secteur aérien et maritime avec une clause de rendez-vous en 2035. Au plus tard à cette date, la Commission européenne devrait présenter une évaluation de la possibilité de taxer ces carburants, accompagnée le cas échéant d’une nouvelle proposition législative. Si la navigation fluviale serait imposable, la présidence propose de lui appliquer un taux minimum de zéro, ce qui revient à laisser le choix aux États. La présidence européenne a l’intention de faire remonter le texte aux ministres des Finances en fin d’année (Conseil Ecofin du 10 décembre) pour tenter de dégager un accord, loin d'être acquis.
Levée de boucliers
Dans un courrier adressé au représentant permanent hongrois et au commissaire désigné au Climat, le Néerlandais Wopke Hoekstra, une coalition d’ONG et d’acteurs industriels appelle, elle, à ne pas exempter les carburants aérien et maritime de la directive sur la taxation de l’énergie. Ils mettent en avant la situation de concurrence déloyale avec le rail et les conséquences pour le développement de technologies durables. « Plus longtemps les combustibles fossiles resteront l’option la moins chère pour l’industrie, moins les investisseurs se concentreront sur le financement des technologies plus coûteuses mais plus propres, et donc moins des économies d’échelle seront en mesure de faire baisser les coûts initiaux. »
La réunion en groupe de travail le 23 octobre n'a pas permis de débloquer les discussions sur la révision de la directive.
La rédaction
