MSC, CMA CGM, Cosco et Maersk déjà sur les rails

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L’opérateur ferroviaire public espagnol Renfe négocie actuellement avec trois compagnies maritimes, CMA CGM, Maersk et MSC, en vue de convenir d’un partenariat pour opérer sa filiale de fret, Renfe Mercancias. Intérêt pour les compagnies maritimes: les pré– et post–acheminements par le rail représentent la moitié du trafic ferroviaire de marchandises en Espagne.

La recherche d’un partenaire privé pour le fret ferroviaire espagnol est un vieux serpent de mer. Cependant, le gouvernement socialiste semble cette fois déterminé à aboutir, parti en quête en avril dernier d’un ou plusieurs « partenaires stratégiques ».

L’objectif affiché est de créer une ou plusieurs entités conjointes de droit privé, mais les modalités concrètes demeurent pour l’instant floues. À la différence des tentatives antérieures, Renfe Mercancias n’a pas imposé de cadre précis mais a opté pour la « consultation », sondant l’intérêt et le mode opératoire qui serait privilégié par les acteurs privés. L’opérateur public a simplement indiqué qu’il souhaitait une ou plusieurs associations à 50/50 avec un ou plusieurs « partenaires industriels » de stature internationale, excluant de facto des acteurs financiers (fonds d’investissement, etc.).

300 M€ de pertes

Mais personne n’est dupe sur ce qui est recherché, à savoir la cession à terme de l’activité de fret ferroviaire grevée par des déficits creusés d’année en année. Pendant la période 2013-2020, les pertes cumulées de Renfe Mercancias ont avoisiné les 300 M€ et, en 2021, les comptes ont été à nouveau dans le rouge (65 M€). Sa part de marché n’a jamais cessé de s’éroder au bénéfice des opérateurs privés. La Renfe peut difficilement nier ses échecs répétés dans les tentatives de relance de sa filiale de fret et il est peu probable que les futurs actionnaires soient des investisseurs dormants.

Les compagnies maritimes internationales sont déjà bien engagées dans le secteur ferroviaire espagnol. MSC a racheté en 2015 CP Carga, la division fret de l’opérateur historique portugais, rebaptisée Medway, et opère à l’échelle de la péninsule ibérique. Maersk est présent dans la prestation de service ferroviaire mais, à la différence de ses concurrents, n’assure pas la traction des convois. Le chinois Cosco a mis la main sur l’entreprise Logitren.

Mainmise sur la traction

Quant à CMA CGM, la compagnie maritime est entrée dans le ferroviaire par la grande porte avec l’acquisition en 2021 (25 M€ avec les titres) de Continental Rail, l’un des principaux opérateurs ferroviaires privés – avec traction – dans le transport de marchandises. Et de surcroît bien positionné dans le transport intermodal de conteneurs entre les principaux ports espagnols.

Fondée en 2000 à Madrid dans le but d’opérer dans le transport ferroviaire de marchandises et de se préparer à la future libéralisation de celui des passagers, Continental Rail, alors détenue par Vías y Construcciones, avait obtenu en 2005 sa licence d’entreprise ferroviaire. Elle a mis en service le premier train privé en Espagne deux ans plus tard et a lancé le premier service espagnol de train de marchandises en 2008.

Elle dispose d’un parc d’une petite trentaine de locomotives ainsi que de wagons à écartement à la fois international et ibérique. Le trafic vers ou en provenance des ports représente de surcroît le segment le plus dynamique du fret ferroviaire en Espagne

« Continental Rail constitue une nouvelle composante majeure dans le développement des activités terrestres du groupe, tant en termes commerciaux qu’opérationnels », avait justifié Christine Cabau-Woehrel, à la tête des actifs industriels et des opérations du groupe CMA CGM.

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