L’israélienne ZIM a eu la main chanceuse en frappant la cloche à la bourse de New York en début d’année alors même qu’elle profitait à plein de taux de fret bien disposés grâce à son positionnement sur le spot et le transpacifique. L’exploitant de porte-conteneurs a pris de court les analystes financiers si bien que ces derniers n’ont pas hésité à évoquer un « home run » pour qualifier le gain considérable effectué en un délai très court. Ses débuts en bourse avaient pourtant été inquiétants: les actions de la société avaient clôturé le premier jour en baisse de 26,5 % par rapport au prix d’introduction en Bourse de 15 $. Au 2 décembre, son rendement était de 265,5 %. En cela, le transporteur de conteneurs figure parmi les cinq premières réussites boursières de l’année. « Nous sommes en phase avec notre prévision de distribuer aux actionnaires 30 à 50 % du revenu net de 2021 », a annoncé Éli Glickman, le CEO de ZIM, lors de la présentation des résultats du troisième trimestre.
Les crocs de ses concurrents
ZIM est un cas d’école à plusieurs égards. L’Israélienne a décroché l’intérêt d’investisseurs en dépit de sa politique d’exploitation basée sur l’affrètement (deux navires en propriété seulement), dont les tarifs ont explosé et les contrats se sont allongés. Le retournement de marché peut donc lui être fatal. Ces derniers mois, elle a contracté plusieurs accords, dont 15 porte-conteneurs de 7 000 EVP au GNL avec Seaspan.
Il y a encore peu de temps, on lui promettait au mieux les crocs de ses concurrents. Elle est finalement parvenue à se maintenir parmi les 11 premiers mondiaux avec 412 744 EVP et 1,7 % de la capacité mondiale, certes grâce aux déboires de PIL mais aussi à sa coopération opérationnelle avec l’Alliance 2M (Maersk et MSC). Sur les neuf premiers mois de l’année, les taux de fret ont porté son chiffre d’affaires à 7,26 Md$. Le bénéfice net est ressorti à 2,94 Md$ (158 M$ en 2020) et le résultat d’exploitation à 3,7 Md$ (283 M$ en 2020). La société dispose de 2,18 Md$ de liquidités tandis que sa dette a diminué de 1,21 Md$. Après avoir remboursé en intégralité ses emprunts (349 M$ d’un prêt arrivant à échéance en 2023), ZIM se déclare intéressée par la croissance externe.