Profitabilité.
Des années que le terme ne faisait plus partie du langage courant dans le conteneur. À l’issue du troisième trimestre, d’après les calculs d’Alphaliner, les dix principaux armateurs de porte-conteneurs (excepté MSC qui ne publie pas ses résultats) pourraient enregistrer des bénéfices d’exploitation consolidés de 115 à 120 Md$ sur l’ensemble de l’année, soit plus de six fois l’Ebit enregistré en 2020 (17 Md$). Cette prévision est fondée sur les bénéfices estimés du quatrième trimestre alors qu’ils ont généré près de 80 Md$ au cours des neuf premiers mois de l’année. Plus les compagnies maritimes sont exposées au marché transpactifique et au spot, plus elles affichent des marges d’exploitation élevées. Sur la base des résultats du troisième trimestre, les transporteurs taïwanais ont été les plus rentables, en particulier Evergreen. Aucun transporteur n’a cependant déclaré de marges inférieures à 45 %. Les entreprises ont largement réinvesti, certaines dans la logistique aérienne et terrestre (Maersk, CMA CGM, MSC). Sur le seul mois de décembre, les trois premiers leaders mondiaux du transport maritime de conteneurs auront déboursé 15 Md$ pour trois acquisitions dans ce domaine. D’autres se sont concentrées sur les terminaux portuaires (Hapag-Lloyd, CMA CGM), la croissance de leur flotte (MSC, Evergreen) ou encore leur désendettement. Hapag-Lloyd a annoncé avoir ramené sa dette à 1,2 Md€, contre 5,5 Md$ au début de l’année. CMA CGM, l’une des plus endettées suite à son achat de Ceva Logistics en 2019, a réduit son endettement de 18 à 12 Md$ en deux ans, ce qui a permis à l’entreprise de procéder à un remboursement d’obligation à échéances pour un montant de 750 M€. Plus éloquent encore, le singapourien PIL, en très grande difficulté ces deux dernières années, a annoncé être en mesure de finaliser la restructuration de sa dette de 1 Md$ avant la fin de l’année.
