L’année du conteneur en cinq données

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1 Le cours des actions s’est envolé

Le cours des actions des principales sociétés de transport de conteneurs a augmenté en moyenne de 140 % en 2021. Les transporteurs taïwanais ont enregistré les gains les plus importants, entre 200 et 300 %. À leur apogée en juillet, elles totalisaient 3,81 billions de TWD (137 Md$), soit 30 % de la valeur totale de la bourse de Taïwan. Hapag-Lloyd a vu ses titres augmenter de 150 % tandis que Matson (+ 46 %), Cosco (+ 47 %) et Maersk (+ 56 %) affichent des progressions plus modestes. Éloquent. Entre le 26 novembre – date à laquelle l’OMS a désigné Omicron comme une variante préoccupante – et la fin de l’année, les actions des compagnies ont enregistré une hausse équivalente à celle du S&P500, entre 11 et 33 %.

2 Les taux de fret ont défrayé la chronique

Le principal combustible en 2021 a été le taux de fret spot enrôlant dans leur spirale les contrats long terme, estimés par Xeneta à 5 700 $ en moyenne entre la Chine titres augmenter de 150 % tandis que Matson (+ 46 %), Cosco (+ 47 %) et et la côte ouest des États-Unis. Le SFCI, qui reflète les taux de fret maritime sur le marché au comptant au départ de la Chine, est passé de 2 783 points le 31 décembre 2020 à 5 047 points aux toutes dernières heures de 2021. Les prix du transport maritime expliquent en grande partie les marges bénéficiaires des exploitants de porte-conteneurs qui ont battu tous les records en 2021. Selon l’indice spot hebdomadaire de Drewry (10 180 $ entre Shanghai et Los Angeles), le transport d’un conteneur sur le marché au comptant était encore en fin d’année cinq à dix fois supérieurs à ce qu’il était au cours de la dernière décennie.

Les tarifs d’affrètement des porte-conteneurs sont repartis à la hausse en fin d’année. Le 14 décembre, le tarif journalier s’élevait à 135 000 $ pour un porte-conteneur de 8 500 EVP, à 87 000 $ pour un 4 000 EVP ou encore à 29 500 $ pour un 1 000 EVP (source: Alphaliner).

3 Les primes ont flambé

Portées par l’envolée des taux de fret, les compagnies maritimes ont connu une croissance considérable de leurs revenus. Les bénéfices consolidés du secteur pourraient avoisiner les 150 Md$. Les salaires en profitent. Evergreen, qui a déclaré un bénéfice après impôts de 5,7 Md$, a par exemple annoncé des primes allant jusqu’à 40 mois de salaire. Certains employés ont ainsi pu empocher jusqu’à 72 400 $.

CMA CGM a annoncé un bonus exceptionnel aux salariés de l’activité shipping de huit semaines de salaire supplémentaire au titre de l’année 2021. Sachant que l’accord salarial de NAO (négociation annuelle obligatoire) prévoit par ailleurs une augmentation générale des salaires réels de base de 2 % depuis le 1er janvier 2022, pour le personnel sédentaire (ancienneté minimale de trois mois au 31 décembre 2021) à l’exception des cadres dirigeants.

4 Les milliards ont été investis

Sur le seul mois de décembre, les trois premiers leaders mondiaux du transport maritime de conteneurs ont débloqué 15 Md$ pour trois acquisitions. CMA CGM a mis sur la table 3 Md$ pour le rachat à l’entreprise américaine Ingram Micro de son activité Commerce &Lifecycle Services, qui pourrait hisser sa filiale Ceva Logistics à la quatrième place mondiale dans le secteur de la logistique contractuelle. Le numéro deux mondial du secteur, MSC, qui semblait plus affairé ces derniers temps à ravir à Maersk la première place mondiale, a soumis une offre au groupe Bolloré pour ses activités portuaires africaines sur la base d’une valeur d’entreprise de 5,7 Md€. Histoire de bétonner son offre. Vincent Bolloré n’en attendait sans doute pas tant… Maersk a proposé 3,6 Md€ pour un groupe chinois de logistique, valorisé à 1,4 Md$.

5 Les milliards ont servi au désendettement

Hapag-Lloyd a soldé l’année sur une dette ramenée à 1,2 Md€, contre 5,5 Md$ en début d’année. CMA CGM, que l’acquisition de Ceva en 2019 avait obéré, a réduit son endettement de 18 à 12 Md$ en deux ans, ce qui a permis à l’entreprise de procéder à un remboursement d’obligation à échéances pour un montant de 750 M€. Le singapourien PIL, en très grande difficulté ces deux dernières années, a annoncé être en mesure de finaliser la restructuration de sa dette de 1 Md$ avant son échéance.

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