Les armateurs français l’attendaient comme une des mesures nécessaires pour révolutionner le cadre dans lequel ils opèrent alors que d’autres pavillons européens en profitent déjà depuis des années. Le décret, instaurant l’exonération en 2021 de charges salariales pour les armements effectuant du transport de passagers à l’international sous pavillon français et communautaire, a été publié en mai.
En France, sa mise en place prendra la forme d’une aide correspondant à la part salariale des charges dont s’acquitteront en 2021 les entreprises pour les marins affiliés à l’ENIM qu’elles emploient. La mesure ne devrait pas du reste peser sur les comptes publics, à en juger par le PLF rectificatif 4 (19 M€). Le dispositif est centré sur les liaisons internationales de transport de passagers mais ne concernent pas les lignes sous délégation de service public ni les croisières.
« Il faut bien comprendre que ce qui se joue, au-delà de l’avenir de ces opérateurs, c’est bien la compétitivité des entreprises françaises de transport et de services maritimes et la préservation de nos compétences. C’est ce qui m’a poussé à vouloir renforcer de manière significative notre marine marchande », indiquait Annick Girardin, dans le communiqué. La ministre de la Mer a lancé une consultation de toutes les parties prenantes, qui porte le nom de Fontenoy du maritime. Elle doit servir de cadre à une « grande réflexion » sur le pavillon national, la compétitivité du registre français, son rayonnement et sa capacité d’influence. Cette large consultation-compétitivité devait aboutir en juin…
Cela fait plusieurs années qu’Armateurs de France milite pour des outils de compétitivité, défendant l’idée que la puissance maritime d’un État ne se mesure pas seulement en fonction d’une géographie favorable ou d’une surface maritime conséquente, ce dont peut se prévaloir l’Hexagone. Mais « qu’elle dépend aussi de l’importance de sa flotte et de la compétitivité de son pavillon ».