La brouille entre les deux pays survient alors que la structure des achats de la Chine en matières premières est en cours d’évolution. Le géant asiatique abandonne progressivement les hauts-fourneaux (qui consomment du charbon à coke) pour adopter les fours électriques à arc (qui carburent au charbon thermique).
Le sourcing entre les deux types de charbon est différent: la Russie, l’Afrique du Sud, la Colombie et les États-Unis peuvent aisément, et à prix comparables, fournir le géant vorace en matières premières. L’approvisionnement en charbon à coke sans surcoût est plus problématique car l’Australie en détient les clés.
Pour l’heure, la Chine se tourne vers l’Afrique du Sud, la Russie, l’Indonésie (un des grands producteurs de charbon mondiaux) mais aussi la Mongolie.
L’Afrique du Sud du coup a délaissé l’Inde et le Pakistan.
L’Inde a compensé en se fournissant auprès de l’Australie.
L’Australie a compensé ses ventes à la Chine en exportant vers l’Inde, le Japon et la Corée du sud.
L’ensemble n’est pas forcément une bonne nouvelle pour les navires car les quantités sont moindres (donc moins de bateaux) et surtout les distances sont plus courtes. Or, un vraquier est margé sur son tonnage-km.
Aussi, avec la Mongolie, le charbon emprunte la route.