Les récoltes de 2020 avaient été plus que décevantes, toute la filière céréales comptait sur celles à venir pour effacer les mauvais résultats de la dernière campagne même si les pluies n’avaient pas atteint l’abondance souhaitée.
Patatras! Les douze jours de gel de début avril, l’un des pires épisodes de la décennie, sont venus doucher les espoirs.
Le gel a frappé les céréales au moment même où les épis des blés et des orges étaient en train de se former. Une formation précoce dans la plupart des régions due aux températures clémentes comme c’est souvent le cas depuis plusieurs années du fait du changement climatique. Les premières évaluations des pertes occasionnées donnent des résultats hétéroclites selon les régions, la variétés utilisées, leur date de semis et donc leur stade de croissance.
Même s’il est difficile de les estimer avec précision, il ne fait guère de doute que cette vague de froid aura des incidences sur les rendements de l’année. Et donc, sur les exportations, la production française servant en priorité à fournir le marché national. Selon Arvalis-Institut du Végétal, la moitié nord du pays va être impactée, qu’il s’agisse des blés et des orges d’hiver. De son côté, FranceAgriMer a revu à la baisse la proportion des cultures en conditions « bonnes à très bonnes ». Enfin, le bulletin Céré’Obs a indiqué que les céréales qui étaient à un stade critique au moment des gels concerne 47 % du blé tendre, 60 % de l’orge d’hiver, 68 % du blé dur.
Les perspectives pour les prochaines moissons en ont pris un coup. Plus inquiétante encore, la sécheresse persistante ne laisse rien augurer de bon. Dans les épis qui auront résisté au gel, les grains ont besoin d’eau pour rendre leur potentiel.
Le sud ayant été plus épargné que le nord, ce sont logiquement les ports de l’Atlantique, La Rochelle, Bordeaux, Nantes – Saint-Nazaire, qui devraient être un peu épargnés comparés à Rouen et Dunkerque.