Entre 2019 et 2020, le tonnage transporté par les opérateurs de vrac sec a diminué de 1,3 %, passant de 5,56 à 5,49 milliards de tonnes. La baisse globale des tonnages observée durant l’année agitée de 2020 est le reflet de situations contrastées. Parmi les trois produits dominants du secteur – le minerai de fer, le charbon et les céréales – seul le charbon est en repli, en l’occurrence de 102,2 Mt (– 7,4 %).
En revanche, le minerai de fer et les produits agricoles ont augmenté, respectivement de 36,9 Mt (+ 2,3 %) et de 33,3 Mt (+ 4,9 %) « ce qui conforte la position du minerai de fer en tant que produit en vrac sec le plus volumineux », indique le BIMCO à l’origine de cette actualisation des données.
En termes de pourcentages, la plus forte croissance est venue des produits de la construction (+ 8,1 %) mais comme les volumes sont beaucoup plus faibles, cela s’est traduit par seulement 29,6 Mt supplémentaires. Le ciment a été le produit phare de l’année 2020. Là aussi, la Chine y a beaucoup contribué: elle est comptable de la moitié de cette augmentation (21,5 Mt). Le pays a vu ses importations de ciment par voie maritime augmenter de 52,2 % en 2020 (12,7 Mt).
Boom des imports chinois
Entre le premier et le second semestre, comme pour le conteneur, l’année a été très clairement divisée en deux pour le vrac sec. Le déphasage de la Chine par rapport au reste du monde est manifeste. Ayant été touchée la première, elle a redémarré également avant les autres économies, ce qui « a stimulé la demande en volumes et en tonnes-kilomètres et a permis de ramener les taux de fret à des niveaux rentables », estime Peter Sand, l’analyste en charge des transports maritimes au sein du BIMCO qui représente des opérateurs du transport maritime de tous les segments (60 % du tonnage mondial).
La Chine a ainsi connu une forte croissance de ses volumes, en hausse de 95,3 Mt (+ 5,2 %), notamment de minerai de fer et de soja (+ 7,1 % et 12 % respectivement). La demande en tonnes-milles vers le reste du monde a progressé de près de 10 %.
Le géant asiatique a sans doute amorti la chute mais les importations mondiales sont néanmoins en recul de 4,5 % pour atteindre 167,7 Mt. La demande en tonnes-milles vers le reste du monde a chuté de 6,2 %. In fine, les importations chinoises ont pesé pour 48,5 % du total des tonnes-kilomètres de vrac sec en 2020, contre 44,7 % en 2019. Mesurée en volumes, la part de la Chine est passée de 32,8 % en 2019 à 34,9 % en 2020.