Des progrès dans l’accord commercial Chine-États-Unis

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Finalement, le commerce aura déjoué un peu de sombres augures. La première phase de l’accord commercial entre les États-Unis et la Chine s’est soldée par le respect d’un tiers (30,9 %) des engagements pris. Les produits manufacturés sont les plus proches de l’objectif (36,4 %) devant les denrées agricoles (28,8 %) et les énergies (17,4 %). Le mois d’août a été le plus fort de l’année, les exportations de tous les biens inclus dans l’accord se sont alors élevées à 7,1 Md$, atteignant ainsi un pic historique depuis novembre 2017, dernière année avant la guerre commerciale. Bien que les biens énergétiques soient les plus éloignés de l’objectif, le niveau des exportations (635 M$) a dépassé celui enregistré au cours des huit premier mois de 2017. En volume, les importations chinoises de biens énergétiques inclus dans l’accord en provenance des États-Unis a augmenté de 2,3 Mt (+ 20,8 % p/r à 2017).

En revanche, les exportations des produits industriels et agricoles, des États-Unis vers la Chine, ont diminué par rapport à 2017, de 2,8 % et 6,9 %, respectivement. Au total, les échanges de tous les biens inclus dans l’accord ont diminué de 2,1 % par rapport aux huit premiers mois de 2017.

« Les objectifs étaient irréalistes quand bien même l’accord a été signé avant la pandémie », relève Peter Sand, analyste en chef des transports maritimes du Bimco. Toutefois, selon l’organisation internationale des armateurs, « l’accord de la première phase a marqué une nette amélioration des relations commerciales et a réussi à ramener les échanges à des niveaux proches du statu quo de 2017, rétablissant une grande partie des volumes qui avaient été perdus en 2018 et 2019. » Avec la reprise des exportations au cours des derniers mois et la saison du soja américain, qui a débuté le 1er septembre, susceptible de stimuler les exportations agricoles jusqu’à la fin de l’année, « les progrès de l’accord pourraient s’accélérer mais sans cependant atteindre les objectifs », prévient l’économiste.

Volte-face?

Aux sanctions commerciales, activement exploitées par l’administration Trump pour faire pression sur ses adversaires de politique étrangère, devrait succéder une diplomatie plus apaisée avec Joe Biden, le prochain président des États-Unis. Toutefois, sur le plan commercial, si l’attitude sera moins belliqueuse à l’égard de la Chine, il ne faut pas s’attendre à un changement de politique. Les sanctions commerciales devraient être maintenues, a déjà prévenu il y a quelques semaines Clarksons Platou.

L’OMC prévoit pour sa part une baisse de 9,2 % du volume du commerce mondial des marchandises pour 2020, puis une hausse de 7,2 % en 2021. « Ces estimations sont sujettes à un degré d’incertitude exceptionnellement élevé dans la mesure où elles dépendent de l’évolution de la pandémie et des réponses données par les gouvernements », précise le gendarme du commerce.

L’organisation, comme de nombreuses autres institutions produisant des statistiques, a revu à la hausse ses scénarios. En avril, l’OMC estimait le repli des échanges commerciaux à 12,9 %. Les performances enregistrées en juin et juillet – lorsque les mesures de confinement ont été assouplies et que l’activité économique s’est accélérée – ont contrarié les premiers jeux de données. En revanche, la prévision pour l’année prochaine est plus pessimiste que la précédente qui tablait sur une croissance de 21,3 %. Si l’été a suscité un espoir, l’OMC s’attend toutefois à un ralentissement une fois que la demande aura été épuisée et que les stocks des entreprises auront été reconstitués.

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