Les ports de l’île ont encaissé coup sur coup l’arrêt de Moby Lines au départ de Nice et la baisse des rotations de Corsica Ferries. Avec 3,9 millions de passagers ayant emprunté les lignes maritimes régulières en 2019, c’est 3,9 % de passagers en moins pour les ports Corses. La situation reste toutefois contrastée entre le continent français (– 6,9 %) et l’Italie (+ 2 %).
Selon les premières estimations, la saison 2020 devrait s’achever sur un repli de 43 % pour Bastia avec 1 207 000 passagers. Il s’élève à la fin août à 846 648 soit un repli de 48 % par rapport à août 2019. « Les limitations en termes de capacité d’emport (250 passagers), de déplacement géographique (100 km), la période de confinement sont autant de facteurs qui ont contribué à faire chuter le trafic de 91 % entre le 17 mars et le 15 juin », souligne la CCI de Haute Corse, qui a alloué un budget « très important » en soutien aux « plans marketing des compagnies et pour ainsi éviter la saison blanche ».
Situation identique à Ajaccio avec une baisse de 5,11 % du trafic passagers en 2019 à 1,3 million de voyageurs. Le recul de fréquentation à Nice et Marseille a bénéficié à Toulon et Portos Torres. Pour 2020, Ajaccio anticipe un recul de 50 % de son trafic passagers qui devrait atteindre péniblement les 642 000 voyageurs.
Année de rupture pour les croisières
Après une progression continue ces dernières années des escales de paquebots dans l’île, 2019 marque un décrochage brutal (– 12,5 %). « 855 000 croisiéristes ont débarqué ou embarqué en Corse, soit le plus bas niveau de fréquentation depuis 2016 », indique l’INSEE. Ajaccio a vu son trafic reculer de 7,4 % en 2019 mais a préservé 387 917 passagers grâce notamment aux escales des navires MSC de classe Seaview et le positionnement des paquebots de Marella Cruises (TUI). La cinquantaine d’escales de paquebots de luxe à Ajaccio cette année (Lyrial et Belle des Océans) avec des capacités d’emport limitées devrait conduire à une autre saison médiocre pour cette filière devenue un des moteurs du tourisme de l’île.
Avec une légère diminution de 0,9 %, le fret, concentré aux trois quarts sur la ligne Ajaccio-Marseille, est impacté dans l’ensemble de ses filières (– 5,3 % des entrées de ciment et – 8 % des hydrocarbures et du gaz liquide).
Les bons résultats sur la Sardaigne (+ 69 %), à hauteur de 22 760 t, n’ont pas permis à Ajaccio d’achever l’année à l’équilibre. Ses tonnages sont en perte de 2,9 % (– 5 694 t).
À Bastia, le trafic de marchandises, qui avait perdu 0,5 % de ses volumes en 2019 (1,82 Mt), s’élevait à 1,13 Mt à la fin août, dévissant de 7 %: 878 700 t sur le faisceau national (– 4 %) et 252 300 côté italien (-16 %), reflet des fermetures de frontières dans l’espace Schengen jusqu’au 15 juin.
En 2020, quelque 3 M€ doivent être investis. Ajaccio a amorcé en 2019 les premiers travaux d’électrification des quais. « En 2021 doit être délivré le branchement des navires de la délégation de service public », relève Jean-Yves Battesti en charge de l’exploitation des ports de Corse du Sud. Une DSP dont les contours restent flous à ce jour. « Le dossier est en cours d’instruction », lâche laconiquement début septembre l’Office des transports de la Corse chargé d’analyser les offres remises il y a quelques mois.
Trafic
2019: 2,2 Mt (– 3,9 % pour le passager,
– 0,9 % pour le fret)
1er semestre 2020: N.C