Bordeaux, des imports contrariés

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Dépassant à peine les 3 Mt durant les six premiers mois de l’année 2020, le Grand port maritime de Bordeaux (GPMB) enregistre une perte globale de son trafic de 287 000 t (– 8,66 %) par rapport à 2019. L’Europe, qui a drainé 2,5 Mt de ce trafic, reste sa zone géographique privilégiée. Ce sont essentiellement les importations (2,3 Mt) qui ont accusé une baisse conséquente de 11 %, soit une perte d’environ 280 000 t.

Le GPMB, qui réalise plus de la moitié de son trafic grâce aux entrées d’hydrocarbures, a subi à partir d’avril les conséquences de la baisse des déplacements et de la consommation d’essence durant le confinement. Même si les mois de mai et juin témoignent d’une reprise de trafic, la perte de ces entrées pétrolières était évaluée fin juin à 100 000 t, notamment sur le gasoil et les carburants, dont le kérosène des avions.

Résultat d’une activité économiques industrielle ralentie ou à l’arrêt pour certaines entreprises de l’hinterland, d’autres secteurs ont également réduit leurs approvisionnements en produits et matériaux. Les trafics de combustibles et minéraux (houille, tourbe, lignite…) ont été très impactés avec une perte totale d’un trafic qui n’était plus que de 55 000 t à l’issue du premier semestre. Parmi les entrées maritimes, s’y ajoutent la chute de 70 000 t (– 40 %) de minéraux et matériaux de construction (sables, ciments, chaux…) et des tendances baissières sur les engrais (– 8 %) et les produits chimiques (– 10 %).

Des exports maintenus grâce aux céréales

En revanche, le niveau global des exportations, qui avoisinent les 725 000 t, s’est maintenu. Des pertes sur les sorties de pétrole brut (– 21 %) et sur les produits chimiques (– 32 %) ont été compensées par des volumes céréaliers qui ont grimpé de 28 % (+ 78 000 t) pour atteindre un tonnage de 350 000 t sur ce premier semestre 2020.

Le trafic de conteneurs, qui avait été bousculé et désorganisé en début d’année par les grèves liées à la réforme des retraites, n’a pu réussir à maintenir le rebond qui avait été amorcé au début du printemps avant la crise sanitaire. Le seul opérateur de la place bordelaise, CMA-CGM qui opère sur Bassens, enregistre sur ce semestre un mouvement de 11 529 EVP pleins et vides, soit une réduction du trafic de 29 % qui concerne autant les entrées que les sorties et se traduit en tonnage par un recul de 40 000 t.

Alors que le port de Bordeaux rencontrait, d’année en année, un succès croissant pour l’accueil de paquebots de croisière – une année record de 65 escales était programmée en 2020 –, la crise du Covid a mis un coup d’arrêt brutal à cette activité.

Trafic

2019

6,8 Mt (– 3,55 %)

1er semestre 2020

3,03 Mt (– 8,66 %)

France

Conjoncture

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