Calais traverse une période difficile, le Covid ayant relayé le Brexit pour apporter son lot d’incertitudes. En 2019, le trafic transmanche a diminué de 4,6 %, n’atteignant que 1,8 million de poids-lourds. Le nombre de passagers a connu lui aussi un recul plus marqué (– 7 %) pour s’établir à 8,5 millions. Seul le terminal intermodal a tiré son épingle du jeu. Avec une augmentation de 11 % des remorques non accompagnées (sans chauffeur ni tracteur), il a atteint 42 483 unités. Le développement de ce trafic a été soutenu par la montée en puissance de l’opérateur des autoroutes ferroviaires VIIA qui a renforcé ses services en proposant des dessertes quotidiennes (30 trains hebdomadaires) vers et depuis Le Boulou, Orbassano depuis fin 2018 et Mâcon depuis mars dernier.
Au premier semestre 2020, sans surprise, c’est le trafic passager qui a le plus souffert de la crise sanitaire. Reparti à la hausse en juin, sa reprise a été cassée par la décision britannique du 13 août d’imposer une quarantaine aux voyageurs en provenance de France. La baisse des passagers transmanche à Calais est de 70 % pour le seul mois d’août. Sur les huit premiers mois de l’année, ils n’ont été que 2,38 millions à voyager, contre 6,07 millions pour la même période de 2019. Le nombre cumulé d’autocars était de seulement 9 752 contre 50 850.
Cap sur le fret non accompagné
Côté fret, les chiffres sont « un peu moins catastrophiques », selon le PDG du port de Calais, Jean-Marc Puissesseau. De janvier à août 2020, le port a vu transiter 1,056 million de camions, soit 14 % de moins que l’an passé. Le ferroutage, sur la même période, a concerné 13 307 unités (– 13 %). Au total, depuis le début de l’année, Calais a connu 13 000 escales, ce qui représente une baisse de 27 %.
« Le Brexit en tant que tel n’a pas directement d’effets sur nos trafics, car toutes les préparations ont été faites avec les douanes françaises et britanniques », estime Jean-Marc Puissesseau. « Ce que l’on craint, ce sont surtout ses conséquences sur l’économie britannique. » Un fléchissement de la livre sterling entraînerait une diminution du pouvoir d’achat en Grande-Bretagne et, par répercussion, une chute du commerce transmanche.
Pour les autoroutes ferroviaires, seul le train en provenance du Boulou a continué malgré la crise, mais avec un nombre de wagons réduit. « La liaison avec Orbassano va rouvrir mi-septembre. » Nous espérons la remise en route du Sète-Calais, qui dépendra des échanges avec la Turquie, également perturbés par le Covid.
Calais mise beaucoup sur le non-accompagné, pour lequel il a réalisé des investissements. En mai 2021, le nouveau port Calais 2015 sera enfin opérationnel et l’année prochaine verra la mise en service par P&O et DFDS de trois nouveaux navires.
Trafic
2019: 42,26 Mt
(– 8,5 %)
1er semestre 2020: N.C
