Les céréales ont conservé un rythme plus soutenu mais avec des flux changeants. Les relations se sont encore une fois tendues entre les États-Unis et la Chine. Certes, l’accord commercial que les deux géants ont passé en janvier semblait augurer d’une forme d’apaisement. Mais la Chine a ensuite tardé à respecter certains de ses engagements, irritant les États-Unis, qui ont à nouveau menacé de sanctions et autres pénalités.
Le manque de sérénité des relations entre les deux géants a amené la Chine à se trouver d’autres pays d’approvisionnement. Les trafics de vracs se déplacent. L’Europe pour les céréales et l’Amérique du sud pour le soja et les oléagineux sont plus sollicitées. Les tentations de repli et les rétentions de marchandises mises en place par de nombreux pays pour faire face à la crise sanitaire ont aussi contribué à désorganiser les flux.
La Russie, championne du monde pour le blé, a décidé de conserver pour elle une grande partie de ses stocks, laissant la voie libre aux autres pays producteurs. Même stratégie en Inde, que l’avenir incertain a poussé à garder l’excédent de récolte qu’elle avait prévu d’écouler à l’exportation. Attitude inverse au Brésil, où les besoins en éthanol ont été réduits par le semi-confinement. Pour écouler sa canne à sucre, le pays l’a basculée de la filière carburant vert à celle du sucre, proposant ce dernier sur le marché mondial à des prix défiant toute concurrence grâce à une monnaie affaiblie.