À Fos, les manutentionnaires veulent croire à la reprise

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Entre grèves et confinement, les six premiers mois de l’année ont fait perdre à Marseille-Fos 17 % de ses flux conteneurisés, totalisant 617 105 EVP. Une situation inédite qui impose aux manutentionnaires de jongler entre chômage partiel et congés payés sans visibilité aucune sur les six prochains mois pour la main-d’œuvre docker.

C’est dans ce contexte si particulier qu’Eurofos, qui exploite l’un des deux terminaux à conteneurs à Fos-sur-Mer, reçoit deux nouveaux portiques qui évolueront très bientôt sur la zone dite de la rotule en cours d’achèvement. La mise en service fin du troisième trimestre 2020 de ce nouveau quai de 240 m de long concédé à Eurofos portera le linéaire à 2,6 km.

En cette période d’incertitudes, l’autre opérateur à Fos, Seayard, préfère se concentrer sur la maintenance des six portiques et 32 cavaliers.

« Nous avons subi, en première partie de l’année, l’impact des grèves de décembre et janvier puis, après un rattrapage en février, les volumes ont de nouveau décroché en mars quand l’Asie a été touchée par le covid », explique Jakob Sidénius, le PDG de Seayard.

En mai, le dirigeant reconnaît avoir « touché le fond » mais depuis juin, « l’activité se redresse ». Pour autant, il estime que le retour à la normale sera très lent. « Nous avons une visibilité d’un mois sur les imports d’Asie et sur l’export, les booking arrivent seulement quelques jours avant. Nous ne savons pas si nous aurons retrouvé un niveau d’activité normal d’ici la fin de l’année. Nous travaillons sur plusieurs scénarios, mais les nouvelles du monde ne sont pas très bonnes », prévient-il.

Options diverses

Selon les options, l’activité reprend à petite vitesse et se maintient. Ou une deuxième vague contraint les États à reconfiner, comme c’est déjà le cas dans certaines régions du monde. Dans cette hypothèse, les terminaux continueront de fonctionner pour alimenter les pays en biens de première nécessité. « Nous avons des masques, du gel et nous avons organisé des équipes dockers fixes pour éviter les brassages. Nous espérons que nous n’en viendrons pas là, mais nous serons en mesure de faire face en cas de nouveau confinement », ajoute le Danois d’origine.

Aujourd’hui, le ralentissement mondial est bel et bien palpable à travers les blank sailing et les porte-conteneurs au mouillage en Asie. Avec cette économie mondiale grippée, la ligne Asie Med de l’alliance 2M ne dessert plus Fos en direct depuis avril mais via des transbordements en Méditerranée (Valence, Gioia Tauro et Barcelone).

Pour aider les manutentionnaires à passer le cap, Marseille, comme les autres ports, n’infligera pas de malus tarifaire cette année et ce, même si les objectifs de trafics ne sont pas tenus.

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