La Chine étant un grand partenaire commercial de l’Allemagne, destinataire de ses exportations, les ports allemands sont donc ceux qui ont le plus à craindre de l’épidémie. Ce que confirme, sans surprise, une étude réalisée par Theo Notteboom. Le professeur en économie et gestion portuaire et maritime au Center for Eurasian Maritime &Inland Logistics (CEMIL) de l’Université maritime de Shanghai a analysé la situation dans les principaux ports européens, excepté les ports français, sur la base des volumes de conteneurs traités en 2018 et 2019. « Les chaînes d’approvisionnement mondiales étant perturbées, les centres de production et de consommation du monde entier commencent à être affectés par la situation en Chine. Compte tenu du temps de navigation entre l’Asie et l’Europe, leur impact sur les ports européens ne sera pleinement visible qu’à partir du mois de mars. Ainsi, non seulement les trafics du 1er trimestre pourraient être affectés, mais plus encore ceux du 2e trimestre », précise-t-il.
Anvers, moins exposé
Parmi les ports à conteneurs européens, Rotterdam et Hambourg apparaissent comme les plus exposés. « La Chine représente environ 30 % du volume de conteneurs de Hambourg et environ un quart de Rotterdam ». Anvers présente un degré de dépendance moindre (12 %). L’Espagnol Valence, n° 5 européen, et l’Allemand Bremerhaven, n° 7, « présentent des dépendances relatives similaires ».
Selon le CEMIL, si le coronavirus se soldait par une baisse de 8 % des volumes de conteneurs chinois dans les ports européens en 2020, alors l’activité conteneurs de Hambourg et Rotterdam perdrait respectivement 2,3 et 2 % de croissance. Les autres ports s’en sortiraient mieux avec une baisse de 0,8 à 1 %. L’étude a également analysé les impacts d’un scénario « dramatique conduisant à une baisse annuelle de 25 % des volumes de conteneurs chinois ». Dans un tel cas, Hambourg perdrait 7,1 % de ses volumes en EVP et Rotterdam, 6,1 %. Pour les autres ports, les baisses de trafic sont estimées entre 2,5 et 3,1 %.