Pour la première fois, en 2019, la production de gaz, une énergie sur laquelle le groupe français mise en investissant lourdement, a dépassé celle du pétrole. Le numéro quatre mondial parmi les sociétés privées a publié début février un bénéfice en repli de 13 % pour 2019, s’établissant à 11,83 Md$. Les résultats ont notamment souffert d’un environnement dégradé, avec une baisse des cours du brent de 10 % l’an dernier et la chute brutale de 38 % du gaz. Le chiffre d’affaires a reculé de 4 % tout en restant au-delà des 175 milliards d’euros (200,16 Md$). Ces résultats contrastent avec la forte hausse de 9 % de la production (l’une des plus fortes du secteur) l’an dernier. L’acquisition du danois Maersk Oil et le démarrage et la montée en puissance de nouveaux projets de GNL y ont contribué, indique le groupe, qui a franchi le seuil des 3 millions de barils équivalent pétrole par jour au 4e trimestre. Pour 2020, Total anticipe une croissance de sa production de 2 à 4 % sans faire cas du coronavirus. « On n’est qu’au début de la compréhension des impacts », soulignait alors Patrick Pouyanné dans un communiqué. « Dans les prochains mois, on parle d’un impact de 1 Mbj potentiellement. » Quant à son énergie d’avenir, le groupe indique une baisse de 3 % de la production de GNL en 2019, liée au déclin naturel des gisements (fermeture de Tyra), tandis que le démarrage de nouveaux champs, tel Johan Sverdup en Norvège, et la montée en puissance de projets ont fait progresser les débits de 13 %. Les projets de liquéfaction ont représenté, en revanche, une production de 560 000 bpj (barils équivalent pétrole par jour) en 2019 (+ 47 %). Une hausse liée en grande partie aux projets russe Yamal LNG et australien Ichthys. La production godille, mais les ventes de GNL de Total ont augmenté de 57 % l’an dernier.