« Les enjeux de la filière ne seront jamais aussi capitaux que ceux liés au changement climatique »

Article réservé aux abonnés

Comment devient-on chef de ligne chez Marfret?

Amal Louis: Tout un parcours. J’ai commencé au Maroc un Deug en droit et je suis arrivée en France à l’âge de 18 ans pour faire un Bac + 4 en transport international dans une école de commerce qui est devenu Kedge BS. De stages en jobs, j’ai travaillé pour Cosco France, puis Delmas, avant d’intégrer en 2003 Marfret où j’ai commencé en tant qu’assistante chef de ligne sur la Tunisie, puis j’ai rejoint le service commercial, je suis passée ensuite responsable commerciale. La responsabilité des lignes Nord Afrique m’a été proposée, fonction que j’occupe depuis fin 2011. En parallèle, j’ai préparé un master en marketing management au CNAM et un Executive MBA à l’Esseg avec des résidences à l’international. À l’issue de ces 18 mois, j’ai obtenu un double diplôme de l’Esseg et de l’université de Mannheim. Le tout en part-time, sur les temps des week-ends et des congés.

Le prix à payer pour évoluer?

A.L.: J’ai eu la chance d’avoir Raymond Vidil [président de la compagnie familiale fondée en 1951 à Marseille, NDLR] comme mentor. Il m’a aidée et soutenue dans toutes les responsabilités que m’a confiées l’entreprise.

La question du genre ne m’anime pas. Si j’ai la compétence ou l’envie et si je m’en donne les moyens, pourquoi n’aurais-je pas les mêmes droits qu’une autre personne, homme ou femme? On ne devrait pas avoir à se battre pour que l’égalité professionnelle soit un bien naturel…

Vous avez exercé des mandats au sein d’associations professionnelles (agents de consignataires de navires notamment). Vous venez de rejoindre Wista… Des actes militants?

A.L.: Wista est une assemblée de femmes ayant des responsabilités dans les métiers très variés du secteur. C’est intellectuellement enrichissant. Mes engagements au sein des instances professionnelles a consisté à faire avancer des dossiers de terrain, tels que les droits de port par exemple.

Qu’attendez-vous du transport maritime?

A.L.: Le secteur doit faire face à de gros enjeux qui ne seront jamais aussi capitaux que ceux liés au devenir de la planète! Les questions environnementales et la technologie vont dessiner l’avenir du maritime. J’ai foi. La prise de conscience est réelle depuis des années. La plupart des armateurs et professionnels s’y préparent. La logistique à terre est un autre sujet. Et chez Marfret, elle se conçoit de pair avec l’environnement, en développant le fluvial et le ferroviaire, sur l’axe Seine, par exemple, où l’on consolide un hub multimodal.

Une flotte zéro émission à moyen terme, vous y croyez donc…

A.L.: Depuis que j’ai visité les bureaux d’étude de SpaceX [la société d’Elon Musk qui a révolutionné le marché des lanceurs spatiaux, NDLR] et que j’ai vu les ingénieurs s’affairer sur ces spacecraft [sorte de vaisseau cargo spatial, NDLR], je sais que l’être humain est capable de plein de choses et, compte tenu de la vitesse lumière à laquelle les choses évoluent, rien n’est improbable.

Événement

Conjoncture

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15