Les ports pionniers de la connexion électrique à quai

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À Los Angeles, le West Basin Container Terminal a accueilli le 9 août 2004 le premier porte-conteneurs au monde conçu pour être embranché à quai, le NYK Atlas. Depuis, les postes d’amarrage branchés ont été développés et adaptés à d’autres types de navires comme les paquebots et les vraquiers.

Lorsque la Californie a exigé, en 2014, qu’au moins la moitié de tous les porte-conteneurs escalant soient alimentés au réseau électrique terrestre à quai, Long Beach a réalisé 185 M$ d’investissements pour développer l’alimentation à quai. Mais depuis 2008, le raccordement à quai était une réalité, dont a bénéficié pour la première fois le terminal pétrolier de BP. Sa filiale Alaska Tanker Company avait ainsi équipé deux de ses navires « visitant régulièrement le port ».

À Seattle, le système a été introduit en 2005 pour Princess Cruise Lines, qui a investi 1,8 M$ dans les coûts à quai et 500 000 $ par navire pour les aménager en conséquence. En 2006, un deuxième poste d’amarrage était équipé pour trois autres paquebots exploités par Holland America Line, qui a également pris en charge les coûts induits. En Europe, Göteborg a ouvert la voix en 2000. Le port suédois, qui offrait depuis 1989 de l’électricité à basse tension, serait le premier à avoir introduit une alimentation à haute tension à terre pour les navires marchands (6,6-10 kV à 50 Hz). Il a ensuite développé plusieurs systèmes avant d’installer deux éoliennes.

Marseille, précurseur en France

En France, c’est La Méridionale1 avec le Grand Port maritime de Marseille Fos (GPMM) qui ont initié le courant de quai en 2017. L’installation de ce système a nécessité un budget (financé en partie par l’État et la Région) de plus de 8,5 M€, dont 5 millions pour les installations portuaires (afin de convertir les 11 000 volts fournis par EDF en courant électrique exploitable à bord) et 3,5 millions dans l’équipement des navires. Corsica Linea, qui assure également des liaisons régulières entre Marseille et l’Île de Beauté, doit prochainement équiper trois de ses navires, le Pascal Paoli, le Paglia Orba et le Jean Nicoli. Soit 3 à 5 M€ par navire, fait valoir la compagnie.

Le conseil de surveillance du port phocéen a validé en juin un plan d’investissement de 20 M€ pour généraliser l’alimentation électrique à quai à tous les navires passagers d’ici 2025. Avant, il faudra faire quelques réglages: après avoir développé le raccordement en 50 Hz en basse tension puis en haute tension, il s’agit cette fois de convertir la fréquence hertzienne en 60 Hz pour les paquebots, le passage nécessitant 7 M€ d’investissements.

100 % des navires ayant la possibilité d’un accès à l’électricité à quai ne signifie pas pour autant qu’il y aura 100 % des navires branchés à quai. Le port achète pour l’heure à Enedis de l’électricité dite verte et la revend, à un prix « légèrement supérieur, cependant acceptable, de l’ordre de 6 à 7 % plus cher ».

« À ce jour, seuls l’Allemagne, la Suède et le Danemark accordent des réductions de taxes pour ces escales raccordées », relève une étude de l’Isemar en date de novembre 2018.

Estimant que le branchement à quai est encore sous-utilisé, des députés européens militent pour détaxer la fourniture d’électricité aux navires lors de leur escale à quai.

(1) L’infrastructure du réseau électrique en Corse ne permet pas de transposer en l’état son système. La compagnie planche donc sur une solution alternative permettant de produire une électricité à partir du GNL.

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