« No deal » dixit l’industrie maritime et portuaire britannique

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Pas d’accord, disaient les représentants des industries maritime et portuaire alors que Boris Johnson cherchait, dans la journée du 28 août, à suspendre les travaux du Parlement britannique pendant un mois, du 9 septembre jusqu’au 14 octobre, ne laissant plus aux députés qu’une semaine, en septembre, et une quinzaine de jours, fin octobre, pour discuter d’un deal ou « no deal » avant le couperet du 31 octobre. Ils assistaient alors, inquiets, à ce qui s’apparentait à une tentative d’empêcher les partis de l’opposition de bloquer une éventuelle sortie « sans accord » de la Grande-Bretagne de l’UE, que le successeur de Theresa May n’a jamais exclu, conforme à sa devise « do or die » (« faire ou mourir » ). Les inquiétudes quant à un accord sans transaction ou dans le grand chaos avaient déjà été exacerbées par un rapport gouvernemental (qui n’avait pas vocation à être diffusé mais qui a été publié par la presse britannique) mettant en évidence que le pays serait confronté à de potentielles pénuries de médicaments et vivres et son impréparation à y faire face. Le ministre britannique chargé des préparatifs du Brexit, Michael Gove, a rejeté ces documents, lesquels dévoilaient également l’existence d’un plan secret (dit « Opération Yellowhammer ») anticipant le divorce, expliquant qu’ils étaient « dépassés » car « commandés par Theresa May ». Il a souligné que, depuis, 2,1 Md£ (2,31 Md€) avaient été débloqués pour limiter les impacts, notamment fléchés vers les agents des frontières et des douanes et les infrastructures portuaires. Pour la UK Chamber of Shipping (CoS), l’hypothèse d’une « no deal » est désormais « plus probable que jamais », Londres et Bruxelles ne parvenant pas à un compromis sur le filet de sécurité irlandais (« Irish backstop »), qui empêcherait le rétablissement d’une frontière physique entre la République d’Irlande et l’Irlande du Nord. La CoS a averti pour sa part que « le réseau logistique complexe qui a permis aux économies britanniques et européennes de se développer est en danger », avec un risque réel de pertes de flux commerciaux. « Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour parvenir à un accord avant le 31 octobre », promet l’organisation.

Richard Ballantyne, le président de la British Ports Association modère, rappelant que l’industrie portuaire britannique « travaille avec le gouvernement depuis trois ans sur une série de scénarios », et donc qu’elle est « aussi prête que possible pour un ’no deal’, même s’il est clair qu’il s’agit d’atténuer les perturbations dans certains ports et non de les éviter ». L’association, qui envisage désormais très sérieusement ce scénario, est néanmoins convaincue qu’un « accord qui assure des frontières sans frictions » reste, « pour autant que nous le sachions, l’objectif du gouvernement ».

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