Un marché céréalier caractéristique

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La France exporte la moitié de ce qu’elle produit, quelle que soit la céréale, blé, orge ou maïs. Mais le marqueur de référence reste le blé tendre, dominant les cultures françaises. « Les céréales françaises servent d’abord le marché français », insiste le président de France Export Céréales, organisme créé par les producteurs, financé dans le cadre de l’interprofession Intercéréales, avec pour mission de faire la promotion a` l’international de l’origine française (cf. notre entretien). La consommation domestique étant stable, c’est la quantité récoltée et le niveau des exportations intra-européennes, où la concurrence bulgare et roumaine est forte, qui déterminent les volumes disponibles à l’exportation vers les pays tiers. À ce titre, l’Afrique du Nord constitue une vente en circuit court pour la céréaliculture française, explique-t-il.

En année moyenne, sur la part disponible à l’exportation, une petite moitié est exportée vers l’UE, et pour une grosse moitié vers des pays tiers. Les ports maritimes français – principalement de Rouen, La Rochelle et Dunkerque, Nantes, Sète – verraient passer 25 % de la production française. « Les navires utilisés vont de 3 000 à 60 000 t, selon les demandes des clients et les capacités du port de destination. Cette polyvalence de notre logistique portuaire constitue un des principaux points forts de l’offre française à l’export », soutient le représentant de la profession.

Il y a encore quelques années, le marché céréalier était qualifié de relativement prévisible en tant qu’économie de commodité, dont le prix est fixé à l’international en fonction de la récolte et de la demande. Les facteurs climatiques faisaient la pluie et le beau temps, les prix réagissant nerveusement tant que la récolte n’était pas effectuée. Aujourd’hui, on prête volontiers a` ce marché, ou` la concurrence des origines est forte, tous les synonymes de la volatilité. Toujours extrêmement dépendant du temps, il est de plus en plus influencé par d’autres « agents extérieurs »: la parité des monnaies (handicapant souvent les exports tricolores), les coûts du transport maritime (indexé au prix du baril, a` la disponibilité des navires ou a` l’intensité des échanges de matières premières) ou encore les décisions géopolitiques dont peuvent dépendre les politiques d’importation ou d’exportation des pays. Sur la scène internationale, les rapports de force sont rapidement établis: moins de 10 exportateurs – France, Allemagne, Roumanie, Russie, Ukraine et Australie… – face à un grand nombre de potentiels acheteurs, au sein desquels émergent des puissances lointaines, telles celles de l’Asie du Sud-Est. Mais pas clientes de l’Hexagone.

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