Il s’agit d’un trafic non négligeable de 3,2 à 3,3 Mt/an. Il concerne en tout premier lieu le port de Montoir-de-Bretagne qui, à lui seul, réceptionne près de la moitié de ces importations. Sa prépondérance est liée à la proximité de la première région d’élevage en France qu’est la Bretagne.
Le reste des déchargements se partage entre Brest – qui alimente ainsi l’usine de trituration voisine, là où les graines sont transformées en tourteaux, et lui fournit les 600 000 t dont elle a besoin par an –, Lorient, La Rochelle et Sète. Pour les élevages du Sud de la France et notamment du Languedoc, une partie de ces aliments arrive aussi par cabotage ou par camions depuis les ports de Barcelone et Bilbao. Quant au Nord et l’Est de la France, la marchandise arrive par voies fluviales, depuis les ports de Rotterdam, Amsterdam, Anvers et l’usine de trituration de Gand. Les pays fournisseurs varient évidemment selon le type de tourteau. Ceux de soja proviennent majoritairement du Brésil et aussi, dans une moindre mesure, d’Argentine, ainsi que de l’Uruguay et du Paraguay, les pays d’Amérique latine produisant essentiellement du soja OGM. Une partie des graines triturées en France arrive quant à elle des États-Unis.
L’Ukraine, aussi… Le marché de l’alimentation du bétail en France est cependant marqué, depuis quelques années, par une demande croissante de soja non-OGM, afin de répondre aux cahiers des charges de certaines productions commercialisées sous signe de qualité ou dictés par la demande des consommateurs. Là, les producteurs se situent surtout en Inde et, depuis plus récemment, en Afrique de l’Ouest. Mais l’Ukraine s’intéresse aussi désormais à cette production et effectue une percée sur le marché du soja non-OGM. Quant aux tourteaux de tournesol, qui représentent le tiers des aliments du bétail importés, ils viennent essentiellement des riverains de la mer Noire et des pays baltes.