Les silos préparent la reprise des exportations

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Le port de Nantes-Saint-Nazaire est souvent éclipsé par Rouen et La Rochelle en matière de transport de céréales, ces deux ports le surpassant en ce qui concerne les tonnages expédiés. Nantes est pourtant au cœur de la deuxième région agricole française et se classe également au second rang de la fabrication d’aliments pour le bétail (cf. ci-contre). De fait, le port affiche une capacité de stockage de 200 000 t pour les céréales et les protéines végétales. En 2018, les exportations de céréales ont atteint 1 Mt, contre 700 000 t l’année précédente, « signe d’un redémarrage progressif des exportations françaises après deux années délicates liées à de mauvaises récoltes », souligne le port.

Deux opérateurs principaux stockent et expédient les céréales depuis le port nantais: l’union coopérative agricole Invivo et le manutentionnaire Idea. Spécialisé dans la logistique portuaire, ce dernier exploite à Saint-Nazaire un silo d’une capacité de 50 000 t, avec de petites cellules permettant la ségrégation de lots, et y assure à la fois le copilotage des flux de vracs sec de l’usine Cargill de Saint-Nazaire (200 000 t/an) et le stockage et l’expédition maritime de blé tendre panifiable (150 000 à 200 000 t/an), principalement à destination du Portugal. Pour cette activité, la campagne d’exportation achevée fin juin dernier a été « très mauvaise », ne cache pas Yves-Marie Roué, directeur de l’activité vrac. Il observe en revanche un « bon début de campagne 2019/2020, avec 28 000 t chargées en trois semaines sur le Portugal ». La moisson 2019 se caractérise selon lui, dans le grand Ouest (région Pays de la Loire, Bretagne et Centre-Val-de-Loire) qui constitue son hinterland, par une « récolte importante et une qualité correcte », ce qui pourrait encourager les exportations maritimes.

Idea est également présent à Montoir-de-Bretagne, pour le stockage de graines ou de tourteaux et l’importation de produits agricoles bio, en vrac ou conteneurisés. Son plus important site est situé sur le terminal multi-vracs, avec un magasin de 66 000 t et un parc de stockage de 11 000 m2, notamment pour l’importation de graines de colza et de tournesol pour les usines Cargill. Le groupe y réalise 800 000 t de manutention maritime chaque année.

Logistique terrestre

Invivo exploite également des silos sur les deux sites de l’emprise portuaire. Le premier (capacité de stockage 110 000 t) est situé à Cheviré, en aval immédiat de Nantes. Faute d’une profondeur suffisante du chenal navigable de la Loire, seuls les navires de 15 000 t peuvent y charger à pleine capacité. C’est pourquoi l’entreprise a construit dans les années 1980 un second outil, plus en aval, à Montoir-de-Bretagne. D’une capacité de 40 000 t, il permet de compléter le chargement des navires. L’ensemble expédie, en année moyenne, 1 Mt de céréales, dont 85 % environ de blé tendre, principalement vers l’Algérie, du Portugal et de l’Espagne et, selon les opportunités de marché, vers l’Afrique de l’Ouest, Cuba, le Maroc ou la Tunisie. « L’un dispose de capacité de stockage, et l’autre de tirant d’eau, explique Stéphane Garcia, directeur d’exploitation des silos Invivo de Nantes et Montoir. Un panamax, par exemple, peut charger 30 000 t à Nantes et autant à Montoir. D’autre part, Nantes est mieux placé du point de vue de la logistique terrestre, les clients préférant généralement ’chuter’ à Nantes, sauf si le même camion doit venir charger des tourteaux à Montoir pour son voyage retour. » Des panamax, le groupe coopératif en charge deux ou trois par an, grand maximum.

Handysize en sortie

La route reste le mode privilégié de préacheminement, le rail étant utilisé pour un tiers des grains, en provenance principalement de la région Centre. En sortie, le handysize s’impose pour les exportations vers l’Algérie en particulier.

Pour la campagne 2018/2019, les expéditions n’ont atteint que 700 000 t. Une faiblesse qui s’explique, selon Stéphane Garcia, par un défaut de qualité et le piètre rendement de la zone de collecte: « Une grosse partie de la production est allée vers la fabrication d’aliments du bétail, les usines étant nombreuses dans la région, ne laissant qu’une faible quantité à l’exportation ».

La campagne en cours se présente sous de meilleures auspices pour les silos portuaires de l’estuaire de la Loire, qui devraient disposer de blé en quantité avec une qualité conforme à la demande étrangère. « La production de notre zone de chalandise présente un très bon rendement et une qualité satisfaisante pour le blé meunier, souligne Stéphane Garcia. Mais le problème de la concurrence des blés de la mer Noire demeure, avec en particulier, un volume de production historique en Russie. Les sorties seront aléatoires et sans doute tardives, les opportunités se faisant plus nombreuses lorsque les Russes auront écoulé le gros de leur stock. »

Nantes-Saint-Nazaire

1 Mt

8,4 % des exportations de céréales françaises par voie maritime

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