Les ports britanniques ont enregistré en 2018 un léger mouvement de 0,1 %. Cependant, l’analyse de certaines variations (néanmoins subtiles) suggérerait que la perspective de voir le Royaume-Uni quitter l’UE a déjà un impact sur la structure des échanges. Pour la UK Chamber of Shipping, il ne fait pas de doute que la probabilité d’une sortie sans transaction fait peser la menace d’une « perte des volumes commerciaux à long terme ». Le commerce maritime britannique reste fortement déséquilibré, les principaux ports du pays (définis comme ceux qui traitent plus de 1 Mt/an, soit 98 % du total national) important 252,4 Mt, soit près du double des exportations, à 130,5 Mt. L’UE est de loin le premier partenaire commercial du Royaume-Uni, avec 44 % (206,2 Mt) du volume total.
Par type de trafic, les vracs ont poursuivi leur déclin (– 5 %) en 2018, reflétant la réduction de la consommation de pétrole et de charbon au Royaume-Uni au profit de sources d’énergie plus propres, tandis que le trafic de conteneurs a atteint un record de 6 MEVP. Les ports Humber de Grimsby, Immingham et Killinghome ont augmenté leur flux de 3 % pour atteindre 55,6 Mt, soit une part de marché nationale de 17 %. Les ports londoniens ont hissé leurs volumes de 7 %, à 53,3 Mt, distançant Southampton et Liverpool, qui, avec 34,5 et 32,6 Mt respectivement, stagnent.
Douvres à contre-courant
Au 5e rang national, Milford Haven, la plus grande porte d’entrée de pétrole et de GNL du Royaume-Uni, est en repli de 3 % (30,9 Mt). Felixstowe est sur la même trajectoire négative (28,2 Mt), qui peut être attribuée aux problèmes liés à son nouveau système d’exploitation de terminal. Celui-ci lui coûte une place dans le classement portuaire national, de la 6e à la 7e position, derrière Tees & Hartlepool (28,8 Mt), tout en restant le port à conteneurs le plus actif du Royaume-Uni.
Douvres accuse le coup. Le 9e port anglais est en recul de 5 % avec 24,9 Mt, reflétant en cela les craintes des expéditeurs d’une congestion sur la route Douvres-Calais, causée par des contrôles frontaliers plus stricts après le Brexit, dont la date était initialement prévue le 31 mars 2018.
La British Ports Association (BPA) souligne que le trafic du 4e trimestre 2018 a connu en revanche une « croissance exceptionnellement élevée », de 6 % à 121,8 Mt. Probablement en anticipation. « Ils ont peut-être stocké avant les perturbations commerciales prévues », note la BPA. Une situation qui pourrait maintenant se répéter jusqu’à la nouvelle échéance du 31 octobre.
Robert Jaques
