Épreuve de force sur la manutention portuaire

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Le ministre de l’Équipement, Iñigo de la Serna, a refusé d’infléchir sa position et les parties n’ont pu que constater le désaccord. Il n’y a pas eu de véritable négociation. Le ministère a fait savoir que le texte du décret-loi royal de mise en conformité du dispositif espagnol d’emploi du personnel de la manutention avec les exigences de la Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE) sera présenté en conseil des ministres le 17 février, une semaine après la date initialement prévue. Le gouvernement, qui s’estime dans son droit, pense qu’une fois le décret-loi approuvé par le parlement, tout rentrera dans l’ordre. Mais la suite des évènements demeure inconnue. La première réponse des syndicats sera la grève, annoncée dans la semaine du 6 février, pendant trois jours (20, 22 et 24 février). D’autres actions ne sont pas à exclure car la base est très « remontée ». Le décret-loi intervient après plusieurs conflits récents dans les ports (Valence, Gijón et Vigo). Les quelque 6 000 salariés de la manutention craignent tout simplement de se voir remplacer par des salariés « low cost » d’entreprises de travail intérimaire qui auraient désormais pignon sur rue. Conséquence logique, les dirigeants du syndicat majoritaire Coordinadora, plutôt modérés et ouverts à la négociation, durcissent le ton.

Registre national des travailleurs portuaires

Les grèves perlées aidant, le syndicat a déjà obtenu que les principaux opérateurs de la manutention (APMT, Hutchison, etc.) appuient sa principale revendication: la création d’un registre national des travailleurs portuaires, que le gouvernement espagnol et la Commission de Bruxelles refusent avec détermination. Anesco estime que les entreprises ont accepté sous la pression des grévistes. Coordinadora, qui considère que le registre n’est pas incompatible avec la réglementation européenne, pourrait également saisir la justice.

Autre inconnue, le décret-loi, une fois approuvé par le gouvernement, devra ensuite être validé par la chambre des députés dans un délai de 30 jours alors que le Parti populaire n’a pas la majorité absolue des sièges. Dans l’immédiat, les professionnels de la logistique et du transport ainsi que les chargeurs craignent les conséquences de cette crise sur leur activité. En effet, 85 % des importations et 60 % des exportations se font par voie maritime. La moitié du commerce avec le reste de l’Union européenne transite par les ports.

L’IDC solidaire des dockers espagnols

L’IDC (International Dockworker Council, organisation syndicale internationale des ouvriers dockers) a apporté son soutien au syndicat des dockers espagnols Coordinadora dans sa lutte contre le projet de réforme de la manutention. « De nombreuses lettres de dockers des cinq continents sont parvenues au ministre de l’Équipement, Iñigo de la Serna, et aux embassades et consulats espagnols pour appeler à une solution négociée et faire cesser le conflit né de la décision législative unilatérale qui met un terme à des années de croissance », souligne un document de l’IDC. La centrale syndicale attendait l’issue des réunions qui se sont tenues le 14 février. « Sans avoir de réponses satisfaisantes à nos demandes, les syndicats appellent à des mouvements de quelques heures les 20, 22 et 24 février. » Une réunion des responsables des zones Europe, Afrique, Amérique du Nord côtes Est et Ouest, Océanie et Amérique latine doit se tenir à Algésiras le 21 février pour analyser la situation et apporter une réponse solidaire au syndicat espagnol.

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