Le cabinet d’expertise Platts a publié début novembre 2016 un « rapport spécial » suite à la décision de l’Organisation maritime internationale de fixer au 1er janvier 2020 l’entrée en vigueur du plafond mondial de 0,5 % m/m pour les émissions de soufre des navires. Le rapport est intitulé « The IMO’s 2020 global sulphur cap. What a 2020 sulphur-constrained world means for shipping lines, refineries and bunkers suppliers » et comprend 10 pages. « Le coût de cette nouvelle réglementation de l’OMI demeure largement inconnu mais tous les experts estiment qu’il sera important, indique le début du document. Ce n’est pas seulement l’industrie du transport maritime qui est concerné mais aussi les raffineries, les producteurs et les fournisseurs d’hydrocarbures ». La demande mondiale de soute par l’industrie maritime pourrait progresser à 320 Mt en 2020 par rapport à 300 Mt en 2012, soit une hausse de 8 %, selon le rapport. Il existe de nombreuses variables indéterminées pour calculer le coût de la décision de l’OMI. L’une d’entre elles porte sur le recours possible à des dispositifs d’épuration des gaz d’échappement (scrubbers ou épurateurs). Le nombre de nouvelles constructions constitue une autre variable: « Intégrer un scrubber dans un navire neuf représente un coût moindre que son installation en retrofit dans une unité déjà en service ». Le coût d’un scrubber oscille entre 3 et 5 M$. Les autres variables portent notamment sur la disponibilité d’un carburant à 0,5? % de soufre en lien avec les capacités de production d’un tel carburant par les raffineries.
Il y a aussi la question de la disponibilité du carburant à 0,5 % de soufre en fonction des zones géographiques. Les pays d’Asie devraient être dans une situation d’auto-suffisance mais tel ne sera pas le cas pour ceux d’Amérique du Nord et du Sud, d’Europe, d’Afrique, de Russie et des pays de l’Est. Ce sont les raffineries situées au Moyen-Orient qui pourront approvisionner toutes ces zones le plus facilement. Cela signifie une importante évolution à venir des flux de carburants: actuellement, la Russie est un exportateur clé vers l’Europe et l’Asie. « Le coût total du passage à un carburant de 0,1 % de soufre dans les zones de contrôle des émissions de SOx (SECA) le 1er janvier 2015 a été de l’ordre de 500 M$, note le rapport. Le plafond mondial de 0,50 % pour la teneur en soufre du fuel-oil utilisé par les navires à partir de 2020 pourrait ajouter un coût annuel total compris entre 5 Md$ et 30 Md$ pour la seule filière des conteneurs ». Platts cite également des évaluations d’experts qui estiment le coût de la décision entre 30 Md$ et 50 Md$.
Le GNL répond aux exigences en matière d’émissions
La coalition Sea/GNL a salué le 1er novembre la décision du Comité de la protection du milieu marin (MEPC) de l’Organisation maritime internationale (OMI) confirmant que le plafond de 0,5 % m/m de la teneur en soufre du carburant marin entrera en vigueur en 2020. Pour Sea/GNL: « Cette décision crée les conditions d’un nouvel élan pour résoudre les obstacles structurels et commerciaux qui freinent l’adoption généralisée du GNL en tant que carburant pour les navires ». Sea/GNL précise que « le GNL est un carburant marin économique, propre et sûr avec une disponibilité mondiale croissante, offrant aux propriétaires de navires une réelle opportunité d’améliorer les performances environnementales de l’industrie ». À ceux qui s’inquiètent de la disponibilité de carburant à faible teneur en soufre, Sea/GNL indique « Le secteur du GNL est bien préparé et capable de répondre aux futures exigences en matière d’émissions de l’industrie maritime mondiale ». Sea/GNLregroupe des acteurs clés de l’industrie du GNL, des compagnies maritimes, des sociétés de classification, des ports dont l’objectif est de favoriser l’adoption généralisée du GNL comme carburant marin.