Les défis à relever pour les ports français

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Le 11 octobre, au Palais Brongniart à Paris, toutes les filières portuaires se sont réunies sous l’égide de l’association TDIE pour revenir sur les quatre rapports publiés par les parlementaires à propos de l’attractivité portuaire française. Depuis décembre, TDIE a lancé une concertation globale sur les enjeux et la stratégie portuaire en France. Après avoir écouté l’ensemble des acteurs, l’association a proposé, le 11 octobre à Paris, cinq orientations pour améliorer la compétitivité des ports. La première vise à intégrer la politique portuaire aux politiques économique et territoriale. Elle préconise notamment une organisation des ports par façade. Déjà Haropa pour l’axe Seine et les Hauts-de-France, depuis septembre, ont mis en place cette orientation en s’organisant. Le second volet proposé par TDIE propose de renforcer l’activité des places portuaires et la coopération des acteurs portuaires entre eux. Le troisième point vise à assurer le modèle économique français. Le pénultième appel à une massification et une fiabilisation des trafics par une extension des hinterlands. Enfin, TDIE recommande le renforcement de l’image des ports.

Ces cinq points ont été largement débattus au cours des tables rondes. Dès le début, Arnaud Leroy, député des Français de l’étranger, a indiqué son souhait de voir un tarif compétitif des ports français se mettre en place. Pour Bruno Vincent, directeur des participations pour le secteur des transports de l’APE (Agence des participations de l’État), le tarif n’est pas tout dans la compétitivité portuaire. « Il faut tenir compte de la position concurrentielle du port mais aussi de son équilibre financier ». Et depuis 2005, il a rappelé que la politique de dividende versé à l’État a changé, passant d’un forfait de 50 % à une analyse plus fine en fonction des dettes du port et de sa trajectoire financière. Stéphane Raison, président du directoire du Grand port maritime de Dunkerque, a souligné qu’il faut entreprendre en France une véritable politique fiscale des ports pour l’aligner sur celle des concurrents. « Si nous observons les grilles tarifaires des ports européens, il faut reconnaître que les ports français ne sont pas en mauvaise position », a continué Stéphane Raison.

Le privé au cœur du système portuaire

Pour aller encore plus loin dans la compétitivité, Albert Thissen, président d’Hapag-Lloyd France, est arrivé en constatant le peu de représentants économiques privés étrangers dans l’assistance. « Le privé doit être le moteur dans la logistique. Le politique suivra. » Et surtout, selon le patron d’Hapag-Lloyd en France, le défi à relever des ports français est à trouver dans l’attitude des autorités portuaires. « Si nous prenons l’exemple du port de Rotterdam, nous pouvons voir le changement opéré depuis quelques années. Il a changé sa façon de voir les choses passant d’une division de la municipalité à une véritable gestion du port comme une société privée. Aux Pays-Bas, les ports ont retiré le poids de l’administratif et du politique. » D’autres défis restent à relever malgré les efforts réalisés par les ports français au cours des dernières années, a continué Stéphane Courcoux, directeur général de Bolloré Ports. La Rochelle a ainsi su se connecter par voie ferroviaire à un large hinterland grâce à son OFP, a-t-il rappelé. « Un travail important a été mené ces derniers mois sur l’autoliquidation de la TVA. » Néanmoins, il faut encore trouver une solution pour la mutualisation des THC afin de trouver une compétitivité du transport fluvial. Et revenant sur ce sujet, il a souligné l’importance qu’il y a de réaliser dans un terme plus ou moins court une chatière pour un accès à Port 2000 pour les barges fluviales. Et pour enfoncer le clou sur la combinaison entre politique et privé dans les ports, il a rappelé qu’en Belgique, politique et privé se concertent régulièrement. « En France, nous devons tous travailler ensemble pour y arriver. » Parce que les investissements dans les ports sont aujourd’hui réalisés en grande majorité par les manutentionnaires, Christian de Tinguy, président de l’Unim, a demandé que la domanialité soit revue. « Elle n’est plus adaptée à nos besoins. Nous sommes dans une situation de précarité sur les ports qui peut ralentir des investissements futurs. »

Philippe Duron, coprésident de TDIE, est venu en conclusion de cette table ronde souligner le fait que le changement d’époque doit désormais s’appliquer au milieu portuaire. Il en appelle à une solidarité entre tous pour mener une véritable politique portuaire.

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