Le temps passe et la grogne subsiste au sein de certanes entreprises portuaires et logistiques. La timide refonte de la loi Major ne prévoit rien en ce qui concerne les ouvriers logisticiens qui ont toujours ce statut de dockers B, bien que leur salaire soit de 30 % inférieur. Pour l’enfant terrible de la communauté portuaire anversoise, Fernand Huts, patron de la Katoen Natie, il est impératif de résoudre le problème sans attendre une prise de position de la Commission européenne. Il a d’ailleurs déposé plainte devant le Conseil d’État contre cette révision de la loi Major, ceci avec d’autres entreprises. Sa position est toujours la même: La manutention quai-navire-quai relève des dockers. Le travail en logistique d’entrepôt, qui consiste au remplissage et à la préparation de colis, doit relever de simples ouvriers ou employés. L’ouvrier logisticien est encore trop cher par rapport à ceux qu’emploient d’autres entreprises logistiques situées juste à l’extérieur des zones portuaires, donc en dehors du régime que défendent les syndicats des dockers. Fernand Huts met une fois de plus le ministre sous pression. Il vient d’annoncer qu’il peut procéder à une forte expansion de son implantation sur le site arrière de la darse Delwaide, où il occupe déjà 10,8 ha, en prenant une concession supplémentaire de 31 ha pour y réaliser une plate-forme logistique. Il s’agit d’un investissement de 98 M€ qui générera quelque 400 emplois. S’il n’obtient pas gain de cause, il lui faudra opter pour une autre solution. S’implanter en dehors de ces zones portuaires implique des transports par camions depuis les terminaux vers ses installations, donc un coût supplémentaire.
Trop tôt pour évoquer une concession
Du côté de l’Entreprise portuaire, on n’est pas opposé à l’expansion de la Katoen Natie à la darse Delwaide, mais on précise qu’il est encore trop tôt pour évoquer l’attribution d’une concession. Le dossier de la darse Delwaide (que quitte MSC) est effectivement très compliqué vu le nombre de demandes (une quinzaine) qu’il faut traiter.
D’autre part, la Katoen Natie est peut-être confrontée à un problème interne en ce sens que l’entreprise aurait négocié un important contrat avec le puissant groupe de brasseurs belges InBev, portant sur la logistique d’une partie de la production en rapport avec une activité portuaire. Il lui faut de la place.