« Un total de 98 actes de piraterie et de vols à main armée contre les navires a été signalé à l’International Maritime Bureau de l’International Chamber of Commerce (IMB-ICC) au cours de la première moitié de 2016. Il s’agit du nombre le plus bas enregistré depuis l’année 1995 au cours de laquelle 97 actes avaient été rapportés », indique le rapport semestriel daté du 25 juillet de l’IMB-ICC, organisation à but non lucratif, créée en 1981, dont l’objectif est la lutte contre tous les types de criminalité maritime. Ce nombre apparaît en baisse par rapport au 134 actes rapportés lors du premier semestre 2015. Le total de 98 actes pour les six premiers mois de l’année 2016 se décompose en 72 navires à bord desquels les pirates sont parvenus à monter, 12 tentatives d’abordage, neuf navires qui ont fait l’objet de tirs et cinq qui ont été détournés. Concernant les équipages, 64 marins ont été pris en otage, 44 enlevés, quatre blessés, trois agressés et trois autres menacés. « Ce repli de la piraterie mondiale constitue un fait encourageant, a déclaré Pottengal Mukundan, directeur de l’IMB-ICC. Elle s’explique par une amélioration de la situation autour de l’Indonésie grâce à l’action de la Marine et le maintien de la dissuasion au large Afrique de l’Est. » Toutefois, l’organisation tempère la nouvelle de la réduction des actes de piraterie en précisant « qu’un certain nombre d’incidents non signalés ont eu lieu dans le golfe de Guinée ».
Une seule tentative dans le golfe d’Aden
Sur les 98 actes, 24 ont eu lieu au large de l’Indonésie et 24 au large du Nigeria. L’Inde vient en troisième position avec 13 actes rapportés, puis la Chine avec cinq, suivie du Pérou et de la Malaisie avec quatre chacun. L’IMB-ICC relève que si le nombre d’actes en Indonésie est important, « il s’agit d’incidents relativement mineurs de vols sur des navires à l’ancre ». La violence des actes apparaît nettement plus élevée concernant le Nigeria où les pirates disposent d’armes à feu et n’hésitent pas à s’en servir. Une seule tentative a été signalée dans le golfe d’Aden à la mi-mai: un porte-conteneurs a été approché par cinq embarcations et les pirates ont tenté de monter à bord avec des échelles. L’IMB-ICC souligne que dans cette zone, les efforts combinés des forces navales, le respect continu des lignes directrices en matière de protection contre la piraterie par les équipages, la présence de gardes armés à bord et une stabilisation du gouvernement central en Somalie ont conduit à cette situation positive. Toutefois, au 30 juin, les pirates somaliens présumés continuaient de détenir 29 membres d’équipage pour lesquels une rançon est attendue. Aussi, malgré la diminution du nombre d’actes recensés, l’organisation maintient son appel à la vigilance à l’égard des armateurs et des équipages de navires lors de toute navigation où que ce soit sur les mers et océans du monde.