Après le vote du peuple britannique en faveur de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, plusieurs secteurs de l’industrie maritime ont réagi par une phrase laconique: « Business as usual ». Le président de la UK Chambre of Shipping, Guy Platten, s’est montré philosophe: « Il faut garder son calme et continuer. Rien ne va se passer dans les prochains jours sur nos activités. Il faudra probablement attendre deux ans et demi avant de voir des changements. C’est troublant pour notre filière mais c’est aussi une opportunité. Il ne faut pas oublier les fondamentaux qui font de la Grande-Bretagne une économie forte et une nation maritime. Ces fondamentaux demeurent aujourd’hui comme ils ont été hier. »
La Chamber of Shipping a, dès l’annonce des résultats du référendum, tenu des réunions afin de préparer un manifeste pour le maritime britannique. Un document qui sera présenté au gouvernement après la coupure estivale. « C’est un lobby sans précédent que nous mènerons parce que le nouveau gouvernement sera concentré sur les accords avec l’étranger, a continué Guy Platten. Pour notre île, cela représente 95 % des relations commerciales extérieures. »
Pas de changement significatif
De son côté, Mark Dickinson, secrétaire général du syndicat de marins Nautilus, a écrit à la UK Chamber of Shipping pour souligner que les deux organisations réaffirmaient « leur soutien au pavillon national et à la nécessité de disposer de marins anglais. »
Parmi les armateurs, P&O Ferries ne pense pas voir un bouleversement de son activité. Environ 60 % de son trafic se réalise sur du fret, le solde revenant aux passagers. « Aussi longtemps que les mouvements de personnes et de marchandises ne seront pas changés, nous ne subirons pas de grands changements », a déclaré Helen Deeble, présidente de l’armement. Même son de cloche du côté de l’opérateur du terminal de London Gateway, DP World. Le trafic devrait se maintenir. « Le business continuera comme à son habitude », a indiqué le président de DP World, Sultan Ahmed Bin Sulayem, dans un entretien avec la presse du Moyen-Orient.
Négocier librement
Sur le front des services maritimes, à l’image du secteur des assurances et des banques, les différents opérateurs demandent que soient sauvegardés ces secteurs. David Matcham, président de l’International Underwriting Association, a rappelé « qu’il est important pour les membres de l’IUA basés en Grande-Bretagne de continuer à négocier librement sur le marché européen. Préserver cet avantage est une priorité dans les négociations à avoir dans le cadre du Brexit ».
Quant à Maritime London, l’organisation en charge de la promotion du secteur maritime britannique, elle ne prévoit pas « de changements significatifs » dans la place de l’assurance maritime, du courtage ou encore de la formation. Une position qu’elle appuie sur les conclusions d’une étude qu’elle a commandée au cabinet de consultants PriceWaterHouseCoopers. Elle plaide pour le maintien des relations avec la Grande-Bretagne pour conserver le pays au premier rang du secteur.