Présenté durant l’assemblée nationale de Federagenti (l’Association des agents maritimes italiens), ce projet a une saveur à la fois politique et économique. L’idée est de confier à cette autorité un dossier d’une importance extrême: les migrants. Cette solution permettrait à la Sicile de devenir le centre de gestion des migrants en Italie, et de profiter en parallèle des ressources économiques débloquées par les différentes institutions italiennes et européennes. Et de créer un front commun avec les ports situés en face de la Sicile. « De 2000 à 2013, plus de 23 000 migrants sont morts soit de froid soit engloutis par la Méditerranée en essayant de rejoindre l’Europe via la Sicile. Cette année, on a déjà recensé 1 600 morts. Tout cela doit cesser », a déclaré Gaspare Panfalone, président des agents maritimes siciliens.
Pouvoirs importants
Cette opération prévoit l’attribution de pouvoirs importants à cette nouvelle institution portuaire. À commencer par la gestion des politiques d’accueil sur le terrain, et celle des éventuels retours avec à la clé d’importantes retombées économiques. Ce point concerne les migrants qui n’obtiendraient pas le droit d’asile et seraient réexpédiés à la case départ. « Imaginons un réseau portuaire créant un système de liaison entre les ports du sud de la Sicile et ceux de l’Afrique du Nord, notamment tunisiens et libyens. Cette solution offrirait par ailleurs la possibilité de créer un réseau de coordination pour les futurs trafics de marchandises qui transiteront dans toute la zone, et pour les nouveaux centres de production qui devront être implantés tôt ou tard de l’autre coté de la Méditerranée », a ajouté Gaspare Panfalone. Soit, mais c’est aller sacrément vite en besogne compte tenu de la situation géopolitique actuelle dans cette partie de l’Afrique du Nord, et l’absence totale de stabilité sur le court et moyen terme.