Au cours du premier trimestre 2016, le Bureau maritime international (IMB, International Maritime Bureau) a enregistré 37 incidents de piraterie et de vols à main armée sur les mers et océans du monde, annonce un communiqué de presse diffusé le 27 avril. La tendance apparaît ainsi à la baisse par rapport au premier trimestre 2015 pendant lequel 54 actes avaient été comptabilisés par l’IMB. Trois navires ont été détournés et 29 ont été abordés. Au total, 26 membres d’équipage ont été enlevés avec demande de rançon tandis que 28 autres ont été pris en otage. Deux des trois détournements de navires ont eu lieu au large du Nigeria et de la Côte d’Ivoire avec 28 membres d’équipage pris en otage. Il faut ajouter 16 membres d’équipage enlevés à bord de navires dédiés au transport de produits pétroliers et chimiques au cours de quatre incidents distincts. Dix attaques ont été signalées au large du Nigeria seul, toutes avec utilisation d’armes à feu par les pirates.
Une violence « inacceptable »
Dans ces conditions, pour l’IMB, le golfe de Guinée domine la piraterie mondiale en nombre et en gravité. « Les rapports du premier trimestre 2016 indiquent une violence inacceptable contre les navires et les équipages dans le golfe de Guinée, en particulier autour du Nigeria. L’augmentation actuelle des enlèvements est une cause de grande préoccupation », a déclaré Pottengal Mukundan, directeur de l’IMB. Celui-ci a lancé une mise en garde à destination de tous les gens de mer appelés à naviguer dans la région. La plus grande vigilance est de mise, toutes les mesures de prévention et de protection doivent être appliquées et respectées, notamment pour empêcher les pirates de monter à bord. Aucun endroit n’est sûr, insiste l’IMB, que ce soit lors de la navigation jusqu’à 110 miles nautiques en mer ou plus près des côtes, les rivières, les mouillages, les ports et leurs environs. Les types de navires visés par les ataques sont ceux transportant des produits de l’industrie pétrolière mais aussi du vrac et des marchandises diverses.
Au premier trimestre 2016, dix incidents au large de l’Inde ont été rapportés à l’IMB, plus que pour l’ensemble de l’année 2015, dont sept à proximité du port de Kandla alors que les navires étaient à l’ancre. La situation s’est nettement améliorée en Asie du Sud-Est, continue l’IMB, après des séries d’attaques entre avril 2014 et août 2015. « Les mesures prises par la Malaisie et les autorités indonésiennes contre les gangs de pirates en 2015 semblent avoir eu les effets dissuasifs nécessaires », a estimé Pottengal Mukundan. Le troisième navire détourné l’a été au large des Philippines, indique l’IMB. Enfin, « la situation demeure fragile » au large de la Somalie, même si aucune attaque n’a été recensée. Les pirates somaliens détiennent toujours 29 membres d’équipage pour lesquels ils réclament le versement d’une rançon.