Non-partage de l’information et/ou problème de détection?

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Faute de place, sans doute, le Financial Times n’a pas pu rappeler certains points. Un grand nombre de registres de complaisance sont de droit britannique et l’identité réelle des propriétaires de navires immatriculés aux Bermudes ou à Gibraltar n’est pas facile à connaître.

Par ailleurs, depuis le 28 octobre 2014, date de la mise en service opérationnel de l’interface Marsur (Maritime Surveillance), toutes les marines militaires des États membres de l’Union peuvent mettre en commun, sur une base volontaire, leurs renseignements non directement liées à la Défense nationale. Tout ce qui touche à la surveillance (civile) maritime et à la police en mer est devenu facilement partageable, grâce aux contribuables européens. Si ces échanges ne se font pas ou mal, il pourrait revenir à la cour des comptes européenne d’aller y voir de plus près, si ses compétences le lui permettent, voire à l’Agence européenne de sécurité maritime, elle aussi basée à Lisbonne donc à proximité du Maritime Analysis and Operations Centre. Par ailleurs, même les États-Unis ont renoncé à faire scanner, dans les ports de chargement étrangers, la totalité des conteneurs qui leur étaient destinés. Disposition qui avait été prise à la suite des attentats du 11 septembre 2001.

Défaillances

Cela écrit, l’aventure du Modern-Express pose une question sur la capacité de détection de ce qui se passe dans la ZEE. En effet, la préfecture maritime de l’Atlantique a indiqué le 27 janvier qu’un Falcon 50, parti de Lorient le jour même, avait « relocalisé » le car carrier à 10 h 10. C’est donc que l’on ne savait plus précisément où il se trouvait, alors que quelques heures plus tôt des hélicoptères espagnols avaient récupéré son équipage. Une coque de 168 m se déplaçant au grès du vent et des vagues, perdue de « vue » à moins de 200 km des côtes, avec tout le battage médiatique autour?

Des défaillances de détections ont déjà été identifiées, il y a longtemps. En février 2001, un cargo arrive inopinément mais volontairement sur la plage de Boulouris (Var) avec ses 908 « passagers » kurdes. Cela a créé une certaine émotion au sein de l’état-major de la Marine nationale. Nouvelle émotion probable, en janvier 2010, avec la découverte sur une plage proche de Bonifacio de 124 réfugiés débarqués en toute discrétion. Le risque terroriste semble pris en compte par les exploitants de paquebots.

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