Parmi les thèmes abordés lors de Safer Seas, fin octobre à Brest, n’ont pas été oubliés les préoccupations environnementales et les grands défis énergétiques et climatiques. Avec, bien entendu, l’une des conséquences de la problématique de la fonte des glaces, à savoir les nouvelles routes maritimes. L’exploitation maritime des zones polaires a en effet été abordée lors des discussions, avec ses diverses conséquences: intérêts militaires mais également halieutiques, routes maritimes plus courtes mais aussi l’exploitation des ressources naturelles. Si les Russes ont d’ores et déjà planté leur pavillon sur le fond marin de cette zone, ils ne sont pas les seuls à être intéressés.
Tout ne s’annonce pas cependant aussi simple, et un capitaine au long cours canadien, Alain Richard, a souligné les difficultés de la navigation dans cette région, avec des conditions météo extrêmes et rapidement changeantes, l’absence de ports et de moyens de secours en cas d’avarie, en plus d’une cartographie embryonnaire.
Questions tous azimuts
Du climat, il en a été également question avec le passage de Jean Jouzel qui, a l’issue de son intervention sur sur l’évolution des changements climatiques, s’est vu remettre la médaille Léonard de Vinci des mains de Claude Debru, président de l’Académie européenne des sciences. Autre sujet sensible, la sécurité des ports. Les diverses menaces qui pèsent sur les navires en escale et les installations portuaires, particulièrement les dépôts pétroliers, de gaz et de produits chimiques, n’ont pu que préoccuper les divers responsables. À cela s’ajoutent plus globalement les problèmes de piraterie et de cybercriminalité. Comment adapter les dispositifs de sécurisation des navires? Comment contrer des attaques informatiques sur des ports de plus en plus interconnectés? Le directeur du port d’Anvers, Rik Verhaegen, a tenté d’apporter des réponses à ces questions, de même que Guillaume Prigent, fondateur de la société Diateam.
Autre sujet d’actualité, les énergies marines renouvelables. Avec le démarrage l’an prochain des travaux d’agrandissement du port de Brest – et plus spécialement d’un quai et de terre-pleins dédiés à cette activité –, leur devenir a particulièrement intéressé les participants locaux à ce colloque. Si le montage de l’hydrolienne Sabella a été réalisé sur le port de Brest, tandis que celle de DCNS est toujours en travaux dans l’arsenal tout proche, l’éolien posé semble par contre avoir pris du retard sur Cherbourg et Saint-Nazaire, selon certains spécialistes présents.
Beaucoup de problématiques restent en suspens, mais ces trois journées ont démontré l’importance que revêtiront dans les prochaines décennies le transport maritime et l’ensemble des activités liées à la mer.