Au cours des derniers mois, la desserte de la région est devenue particulièrement difficile, pour diverses raisons. D’une part, la concurrence est très forte et engendre actuellement une certaine surcapacité. L’impact de la chute des prix du pétrole sur les moyens financiers de divers pays africains producteurs a comme conséquence de réduire leurs importations. D’autre part, la chute des volumes et des taux a de sérieuses répercussions sur l’exploitation de services de lignes régulières. De nombreux armements, tant conteneurisés que conventionnels, doivent faire face à un manque de cargaisons. HPL semble faire preuve de réalisme et a retiré partiellement son propre tonnage.
Un accord a été passé avec l’armement polonais EuroAfrica Shipping Lines pour avoir recours à leur service, et un de leurs navires pour la desserte d’une grande partie de l’Afrique de l’Ouest. Le 9 septembre, le navire de EAL, l’Onyx, s’est présenté au terminal de NHS pour y charger quelque 2 000 t de conventionnel et des conteneurs pour le compte de HPL. Le navire est ensuite allé au terminal de Abes pour y charger la cargaison propre à EAL. Cette coopération s’est répétée avec un autre navire qui devait charger chez NHS un restant de cargaison. Il semblerait que EAL poursuivra seul son service. Toujours est-il que Hartmann retire du tonnage et pour l’instant ne maintient qu’un seul service avec ses propres navires, toujours au départ d’Anvers, à destination de la Mauritanie, jusqu’en Guinée. Deux navires polyvalents de 7 500 tpl y restent affectés, opérant à la fréquence de deux départs par mois.
Un important volume de base
EuroAfrica Lines, pour sa part, opère depuis de nombreuses années entre l’Europe du Nord et l’Afrique de l’Ouest. L’armement dispose d’un important volume de base étant donné que son service démarre en Baltique, chargeant à Szezecin, Saint-Pétersbourg, puis escale parfois à Rotterdam, régulièrement à Anvers avant de desservir divers ports africains: Abidjan, Tema, Takoradi, Lagos et d’autres encore. L’armement vient d’acquérir deux navires d’occasion qu’il compte ajouter sur cette route, augmentant ainsi sa capacité, tablant notamment sur son escale anversoise pour augmenter son volume en conventionnel et projets.
Tout a commencé en mai 2013, quand l’armement, via sa filiale HPL (Hartmann Projects Lines) et son autre filiale Maritime Transport & logistik (MTL) de Duisbourg pour l’exploitation, a lançé avec ses propres navires un service assuré au départ d’Anvers, Rouen, Leixões et Casablanca, desservant la Mauritanie, le Nigeria, le Sénégal et le Ghana. L’opération a bénéficié d’un fonds de commerce, à savoir la reprise des activités de la défunte compagnie Baco Liner. Après quelques mois, l’opération a évolué vers deux services. L’un avec trois navires polyvalents de 7 000 tpl à 7 500 tpl, dont certains gréés jusqu’à 120 t alignés sur la Mauritanie jusqu’en Guinée. L’autre service étant axé sur le Gabon, la république du Congo, le Nigeria, l’Angola et d’autres ports avec trois navires de 17 500 tpl présentant des capacités de 1 050 EVP sur une fréquence d’un départ tous les 15 à 20 jours. L’armement s’est assuré d’une couverture quasi complète de l’Ouest africain.