Publié le 23 juillet, le rapport de l’International Chamber of Commerce (ICC) International Maritime Bureau (IMB) indique que 134 actes de piraterie ont été recensés pour le premier semestre 2015, soit une progression de 15,5 % comparativement à la même période de l’année dernière. Des pirates ont réussi à monter à bord de 106 navires. Ils ont réussi 13 détournements. Quinze tentatives ont échoué. Au cours du premier semestre, 250 membres d’équipage ont été pris en otage, quatorze agressés, dix enlevés, neuf blessés et un a trouvé la mort. L’ICC IMB indique que la majorité des actes, soit 79, ont eu lieu en Asie du Sud-Est dont 54 au large des côtes de l’Indonésie. Il s’agit principalement « d’attaques opportunistes de navires ». Ces derniers sont notamment « cinq petits pétroliers qui ont été détournés dans les eaux de l’Asie du Sud-Est au seul deuxième trimestre, portant à 13 le nombre total de ce type de navires détournés au niveau mondial en 2015 ». Les autres localisations des attaques sont l’Afrique (23), toutes ayant eu lieu à l’ouest de ce continent, notamment onze au large des côtes du Nigeria, trois au large de la Guinée et deux du Ghana. Vient ensuite le sous-continent indien avec quinze attaques dont onze au large des côtes du Bangladesh, plus particulièrement à proximité du port de Chittagong. L’Extrême-Orient suit avec treize actes au large des côtes du Vietnam. Trois actes ont été recensés pour les Amériques: deux au large des côtes de la Colombie et un au Pérou. Enfin, un acte a eu lieu en Papouasie-Nouvelle Guinée.
Nécessaire coopération des États côtiers
L’ICC IMB met en avant qu’aucun acte n’a été recensé à l’est du continent africain, plus particulièrement aux larges des côtes de la Somalie, « ce qui est encourageant ». Toutefois, « la situation demeure inquiétante dans la Corne de l’Afrique ». Aussi l’ICC IMB « recommande aux armateurs et aux capitaines de navire de rester vigilants lorsqu’ils transitent dans ces eaux et de respecter strictement les Best Management Practice for Protection against Somalia Based Piracy » tel que définis par l’Organisation maritime internationale (OMI) en 2011. Concernant la situation en Asie du Sud-Est, l’ICC IMB a souligné que « la coopération renforcée entre les autorités régionales a été payante avec une détection précoce des pirates approchant des navires, ce qui a permis de faire avorter des attaques ». Les autorités maritimes du Vietnam se sont aussi mobilisées et ont arrêté un gang de huit personnes qui seraient les auteurs du détournement d’un pétrolier en mai/juin. De leur côté, les autorités judiciaires malaisiennes ont condamné neuf pirates indonésiens, appréhendés après le détournement d’un pétrolier en janvier. Toutes ces actions ont conduit Pottengal Mukundan, directeur de l’ICC IMB, à déclarer: « Le partage de l’information et une action coordonnée entre les États côtiers concernés est cruciale pour répondre à la menace de la piraterie partout dans le monde. Arrêter et condamner les auteurs à de lourdes peines est aussi une partie très importante dans la prévention des actes. »